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Anne-Claire, Marie et Marion, de la Bibliothèque de rue du 20ème à Paris

Anne-Claire, 20 ans, étudiante en psychomotricité

« J’ai connu les bibliothèques de rue par une amie qui en faisait depuis plusieurs années. Elle m’a expliqué que ça n’était pas juste venir et faire acte de solidarité, mais que l’on construisait une équipe, que l’on n’était pas là pour donner mais pour partager un moment avec les enfants. Ca m’a interpellée. Depuis la rentrée, je suis bénévole le mercredi.

Au départ, j’imaginais que j’allais lire des histoires aux enfants. En fait, on discute beaucoup autour d’un livre, il est au coeur de notre échange. Les enfants peuvent aussi eux-mêmes nous en lire. Cela a élargi mon image de la lecture qui peut être un support d’échanges. Aujourd’hui, les attentats ont renforcé ma conviction qu’il fallait être solidaires et transmettre que la vie est plus forte. C’est d’autant plus important d’être soudés et d’aller vers les autres. »

Marie, 30 ans, professeure de français

« Prof de français à Bruxelles, je prends une année sabbatique à Paris. J’ai tapé « Bénévolat » et « Paris » sur Google et je suis tombée directement sur Bibliothèque de rue. J’y vais le mercredi depuis la rentrée. C’est très gai. Les enfants sont ouverts, curieux, ont envie de découvrir des choses. Comme nous sommes huit, ils ont presque un accompagnement individuel.

Le livre, c’est une arme, un moyen pour s’épanouir. Moi, je suis tombée dedans petite. Dans ma famille, tout le monde lit. Or pour beaucoup, ce n’est pas le cas, et c’est un facteur de discrimination. Ma motivation est bêtement humaine. Je crois qu’on peut développer une société avec des petits coups de pouce. Et puis c’est un peu bateau : j’ai envie de partager.»

Marion, 23 ans, étudiante à l’Ecole normale supérieure (ENS) de Paris

« J’ai connu la Bibliothèque de rue par une amie qui y participait. Depuis, elle s’est engagée dans la cause des migrants. Débordée, elle a dû arrêter et j’ai pris sa suite. Etudiante en littérature, je trouve que nos études nous laissent insatisfaits, très déconnectés du monde. On se demande si tout ça n’est pas vain. J’avais envie de faire quelque chose de concret, d’humble, de sentir que je sers à quelque chose.

J’ai été séduite par la philosophie d’ATD Quart Monde, par l’idée que pour aider, il faut d’abord comprendre, ne pas plaquer de théories, partir de la rencontre et de l’échange. Les bibliothèques de rue sensibilisent aux livres dès le plus jeune âge et permettent une ouverture personnelle. A une petite échelle, j’ai l’impression de pouvoir changer des choses. »