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Agricultures urbaines et précarité : une nouvelle collaboration entre partenaires sociaux et chercheurs

Mercredi 13 juin dernier, Huguette Boisonnat, responsable du réseau santé d’ATD Quart Monde participait à la première réunion de la chaire « Agricultures urbaines, services écosystémiques et alimentation des villes » du réseau « Agricultures urbaines et alimentation des populations vulnérables » porté conjointement par L’Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement (AgroParistech) et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra).

Une chaire, dans le monde de la recherche, correspond au regroupement de chercheurs et des structures partenaires dont des financeurs, et dans ce cas précis  la Fondation Carrefour et la Métropole du Grand Paris.

Cette nouvelle chaire s’est donnée comme objectif d’aider au développement de formes pertinentes d’agricultures urbaines dans les villes, au service de la résilience des villes en faisant se rencontrer des acteurs de l’action sociale (bailleurs sociaux et ONG) et des acteurs des agricultures urbaines (association et instituts de recherche) et en construisant des projets de recherche-action donc appliqués à la réalité.

Une quinzaine d’associations et de bailleurs sociaux étaient présents, l’occasion pour cette première réunion d’échanger sur des pratiques déjà existantes, sur les réussites et les freins rencontrés.

Huguette Boissonnat a pu ainsi présenter aux autres participants les activités du réseau santé en matière d’alimentation. Elle a notamment évoqué la parution du livre « Se nourrir quand on est pauvre » écrit avec des personnes en situation de précarité qui ont réfléchi pendant plusieurs mois sur un panier alimentaire mensuel à 57 euros. H. Boissonnat a aussi pu exposer les différentes actions en lien avec cette réflexion, notamment la culture d’un jardin vivrier mais aussi d’achats groupés auprès des producteurs, actions permettant ainsi de réduire les coûts et d’augmenter la diversité du panier alimentaire. De cette expérimentation a aussi émergé une charte portée par un collectif citoyen d’organismes (associations, collectivités, producteurs etc.) et de personnes rassemblés autour du projet alimentaire territorial en Terres de Lorraine. Cette Charte a pour vocation d’être un outil pour interroger les pratiques, sensibiliser aux enjeux d’un accès digne et durable à l’alimentation et permettre de repérer et de promouvoir des actions alimentaires répondant à ces principes.

Le bailleur social Effidis a ensuite présenté la mise en place d’un jardin potager dans la banlieue de Longjumeau en partenariat avec l’association Intermèdes Robinsons et avec l’aide d’une stagiaire d’AgroParistch. Effidis a témoigné de la difficulté d’impliquer les habitants du quartier bien qu’ils aient été associés dès le début au projet mais ce projet venant d’être lancé en 2017, tout reste à construire.

Enfin, le bailleur 3F a présenté plusieurs projets de jardins partagés évoquant ainsi les spécificités de chacun en fonction du quartier, des personnes impliquées. Certains jardins sont animés par les gardiens d’immeubles avec des habitants, d’autres par une association de quartier, d’autres encore initiés par un habitant qui réussit à fédérer autour de lui. 3F a mis en avant la limite de la vocation vivrière de ces jardins qui en Ile-de-France reste une utopie étant donné la pression foncière mais aussi la pollution de certains sols dans la région.

De cette première réunion ont émergé des premières problématiques concernant la difficulté de l’accès au foncier et pas seulement en Ile-de-France, de la viabilité de ces jardins mais aussi de leur animation. Autant de questions passionnantes qui seront approfondies dans les prochaines réunions de la chaire.