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Agir contre ce qui empêche d’être parent – Lille Fives

L’évaluation de l’action de promotion familiale, sociale et culturelle à Lille-Fives permet d’identifier, à partir des enfants, les principales conditions de réussite du projet et les freins à lever pour permettre aux parents d’assurer leur rôle (lire aussi sur www.promotion-familiale-lille-fives.org/une-recherche l’évaluation 2008-2012 et les études « L’aller vers : un enjeu de co-construction entre familles pauvres, associations et institutions – Analyse des pratiques et représentations de la relation réussie » et « Regards croisés sur le quartier de Lille Fives – Éléments pour une sociologie du vivre ensemble » pilotées par Marion Carrel).

Le groupe parents se réunit une fois par mois (ph. ATD Quart Monde)
Le groupe parents se réunit une fois par mois (ph. ATD Quart Monde)

Les conditions de réussite du projet
Parmi les conditions de réussite du projet figurent l’importance de compter sur la capacité de chaque habitant à proposer, à décider et à soutenir d’autres, tout en restant libre de ses choix ; la durée de l’action et la prise en compte des différents rythmes des personnes ; la dimension partenariale et l’implication des acteurs associatifs et professionnels ; la diversité des actions menées avec les familles (bibliothèque à domicile, bibliothèque de rue, groupe parents sur le thème de l’école, campagne Tapori, soutiens ponctuels non matériels mais humains en cas de maladie d’un membre d’une famille, etc.) ; le développement de liens entre parents de tous milieux ; la participation à l’organisation des fêtes et événements du quartier ; la mise en route d’une démarche de connaissance et de recherche associant habitants et partenaires.

Les obstacles qui empêchent d’être parent
Cette démarche de connaissance qui a nourri le projet dès son démarrage a permis d’identifier des freins pesant sur le rôle éducatif des parents et sur la réussite des enfants : l’insalubrité de certains logements, leur sur-occupation, l’inquiétude pour l’avenir en cas de démolition-reconstruction, la peur du contrôle social et du placement des enfants, le manque de confiance en soi, dans ses capacités de parents ou dans les capacités de l’enfant, la mauvaise qualité du lien entre les parents et l’école, le manque de confiance des professionnels dans les capacités des parents…

Les leviers à activer
Pour contrer ces derniers freins, trois leviers apparaissent très importants : développer le lien entre les parents et l’école, valoriser les enfants aux yeux des parents et valoriser les parents aux yeux des enfants.
« Ma fille en a reparlé, dit une maman qui a participé à la campagne des droits de l’enfant. Elle a dit qu’elle était contente que je vienne en classe, et qu’il fallait que je participe s’il y avait d’autres choses comme ça. » « Avant, je démarrais au quart de tour quand quelque chose n’allait pas avec l’enseignant, ajoute un père de famille. Maintenant, je crie moins, je demande des explications et je parle. »


 

L’expérience d’une infirmière
« Ça crée de la confiance »
Nathalie Cockenpot est infirmière en PMI(Protection maternelle et infantile. Centres gratuits de prévention et de soins pour les jeunes parents et les enfants de moins de six ans) . Elle a participé d’une manière originale à la campagne 2013 sur les droits de l’enfant à Lille. Témoignage.
« Avec mes collègues, nous avons joué l’histoire de Petit cube chez les tout-ronds (Christian Merveille, Josse Goffin, éditions Mijade) à l’école des Dondaines pour trois maternelles du quartier, en présence des parents. Le thème est la différence entre les personnes. Mes collègues ont tout de suite adhéré au projet. Cela a renforcé des liens entre nous. Nous répétions sur l’heure du déjeuner. Notre responsable a accepté que nous jouions le spectacle sur nos heures de travail. Cela permet de toucher des familles qui ne viennent pas forcément aux consultations nourrissons. Certains parents n’osent pas franchir le seuil de l’école ou de la PMI.
Avec ce spectacle, les parents nous perçoivent autrement. Nous ne sommes pas que des soignants. Ça crée de la confiance. Et aborder le thème de la différence avec des enfants dès quatre ans, c’est important ! »