
Action et témoignage d’un membre de l’ « Association de Solidarité avec les familles roumaines »
« Le 27 août, accompagné de trois personnes des familles roumaines installées dans un bosquet près de la gare d’Orangis Bois de l’Epine (Essonne), je me suis rendu au poste de police de Ris Orangis, afin de déposer une plainte contre le harcèlement de la police municipale qui vient presque chaque jour sur les lieux de campement pour leur demander de partir et qui agit sans aucune autorisation de l’autorité judiciaire ou du ministère public. Le responsable du bureau de police a refusé d’enregistrer la plainte sous prétexte que les faits ne relevaient pas d’une qualification pénale.
Le 2 septembre, l’adjoint au maire de Ris Orangis, accompagné de cinq policiers municipaux s’est présenté à 14h30, au campement rom d’Orangis Bois de l’Epine, avec un bulldozer pour démolir les baraques et faire évacuer les Roms.
Présent sur les lieux, j’ai demandé à l’adjoint au Maire s’il était en possession d’une décision de justice pour pouvoir procéder à cette démolition. Je lui ai fait remarquer que les familles n’avaient reçu aucun avis d’expulsion. Suite à mes paroles, l’adjoint au maire a annulé la démolition des baraques et l’expulsion des gens. »
Fait à Evry le 24 septembre 2009.
Voilà un témoignage intéressant à double titre. D’une part il pointe la difficulté à passer outre l’appréciation d’un fonctionnaire de police sur la qualification d’un fait et d’autre part il nous apprend qu’un rappel au droit est un recours efficace… même s’il ne sert qu’à différer l’action pour un moment.
Quelques paroles entendues et décryptées au cours de l’entretien avec ce militant, engagé avec d’autres citoyens dans une association locale, pour la « non discrimination » :
« A Corbeil, il y a trois camps sans eau, sans rien. Il faut faire un kilomètre pour trouver de l’eau. Un seul camp a pu avoir un container pour les ordures, pour les 2 autres communes c’est impossible car ce serait reconnaître qu’ils sont quelque part… »
« On a réussi à faire scolariser un enfant de 9 ans en CE2 à Corbeil. Il a été inscrit dans une école à trois kilomètres du camp alors qu’il en existe une à 500 mètres. Mais il n’y va que le matin car il n’y a pas de place à la cantine et qu’il ne peut pas faire seul les allers-retours. En fait c’est un problème de paiement de la cantine. J’ai écrit à un élu pour qu’il appuie son inscription dans l’école la plus proche car il pourrait alors rentrer manger au camp et retourner à l’école l’après midi. »
« Ils seront expulsés… ils reviendront… la police aura fait son quota… »