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À voir en septembre 2022

La chronique de Bella Lehmann-Berdugo

Maria rêve

Lauriane Escaffre, Yvonnick Muller. Fiction. France. 1h33. 28 septembre

Maria est femme de ménage, tout juste affectée à l’école des Beaux-Arts, réservée, timide, dévouée à un mari peu fantaisiste. En côtoyant les jeunes élèves et Hubert, le gardien fantasque de l’école, elle découvre un monde de liberté, de créativité, d’audace. Les séquences courtes et rythmées épousent par petites touches les rêves de Maria qui prennent forme, tout comme son épanouissement. Deux acteurs remarquables, des dialogues subtils, des trouvailles poétiques et une bande-son délicieuse.

Le sixième enfant

Léopold Legrand. Fiction. France. 1h32. 28 septembre. Prix du public du Festival d’Angoulême 2022

Franck et Meriem, gens du voyage sédentarisés notamment pour la scolarisation de leurs cinq enfants, en attendent un sixième À la faveur d’un hasard, ils sympathisent avec Anna et Julien, couple de jeunes avocats sans enfant. L’argument du film est prévisible, mais pas le récit de cet arrangement impensable, tout en nuances. Le dialogue intime entre les deux couples sonne juste, le rythme est haletant. Deux mondes s’interpénètrent comme rarement.

140 km à l’ouest du paradis

Céline Rouzet. Documentaire. France. 1h26. 21 septembre

En Papouasie-Nouvelle-Guinée, une famille aborigène et son clan ont cédé leurs terres gorgées de gaz. Les contreparties ne sont jamais venues. La cinéaste a vécu au sein de cette famille et cela se sent. Côté pile : des danses traditionnelles, des touristes extasiés, quoi de plus banal ? Côté face (cachée) : un village dévasté en lisière du site d’Exxon Mobil où la documentariste fait entendre la parole -rarement aussi en confiance- des colonisés dans la durée et en profondeur. Où des habitants sont parqués derrière des barbelés tandis que les dirigeants locaux et la multinationale entretiennent la division entre les tribus pour mieux régner. Dans l’indifférence internationale, au-delà de la catastrophe écologique (ce n’est pas le sujet ici), il s’agit d’expropriation, d’abus de confiance, de destruction d’une culture.

La Cour des miracles

Hakim Zouhani. Fiction. France. 1h34. 28 septembre

Dans une école de Seine-Saint-Denis, l’embourgeoisement du quartier menace la mixité sociale. La directrice et une professeure inventive créent alors la première « école verte ». Elles sont de bonne volonté, comme le film.

Ma prof ? Solo de danse pour salle de classe

Spectacle de 30 minutes, suivi d’une discussion d’une demi-heure heure environ. Compagnie de danse  « Sauf le Dimanche ». diffusion@saufledimanche.com www.saufledimanche.com

Légère, expressive et silencieuse, Émilie (ou Marie ou Lauriane) entre par surprise en pleine classe. Elle virevolte, bondit sur le bureau, ondule entre les tables, regarde par la fenêtre, brasse des feuilles échappées du sac de cours, suit le mouvement d’un papier volant, mime ce qui se passe dans sa tête ou son cœur, jette muettement un œil à l’un ou l’autre élève-spectateur, esquisse le prolongement d’un de leurs gestes. Eux la dévorent des yeux, bouche bée, pétrifiés, puis souples sur leur siège, soudain très attentifs au jeu vivant qui s’envole, plus sûrement que la poussière de craie.

Une parenthèse dansée, mimée, accompagnée de musique, d’images de graffitis rétroprojetées au tableau, comme un pas de côté bienvenu dans l’univers cadré d’un cours de maths ou de français.

Le spectacle présenté au Festival d’Avignon en juillet 2022, peut être joué sur demande dans toute classe. Il existe deux autres versions : Ma maîtresse ? adaptée à l’école élémentaire et Le livre de ma maîtresse pour la maternelle.

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