
A voir en novembre 2018
UN PEUPLE ET SON ROI. Pierre Schoeller. Fiction. France. 2018. 2H01.
Paris, avril 1789 : un peuple affamé réclame à cor et à cri justice et égalité. Il entre en révolution. Les destins d’un courageux maître-verrier et sa femme, de deux jeunes lavandières, d’une vendeuse de harengs… vont croiser ceux de figures historiques. Leur lieu de rencontre est la toute jeune Assemblée nationale. Les femmes sont montrées fortes en gueule : « Nous voulons du pain et des droits ! »
Le récit alterne avec des scènes de foule et de combats de rue et la marche des femmes à Versailles. Il y a aussi les cafés où des rencontres s’ébauchent entre les lavandières bravaches et des Cordeliers de bonne volonté. Il manque hélas ! le co-fondateur du « club des Cordeliers », le noble Dufourny de Villiers. Auteur des Cahiers du Quatrième ordre, celui des pauvres Journaliers, des Infirmes et des Indigents, il voulut transformer le regard sur les exclus et leur donner la parole.
AMIN. Philippe Faucon. Fiction. France. 2018. 1H31.
Amin, sénégalais, est ouvrier dans le bâtiment. Il rencontre Gabrielle sur le chantier de sa maison, jeune femme moderne, émancipée, en cours de divorce. Leurs deux solitudes donnent lieu à une rencontre sentimentale. Amin se sent empreint du devoir et de l’amour envers sa femme et ses enfants qui grandissent sans lui. Il y a aussi le foyer d’hébergement où il loge avec d’autres immigrés, leur amitié, les retours au pays, le village précaire et son école où Amin est accueilli en donateur.
Toute la justesse du film réside dans les non-dits et l’incommunicabilité entre deux êtres, dus aux différences de culture, d’éducation et d’origine sociale.
YOMEDDINE. A.B. Shawky. 2018. Fiction. Égypte/Autriche/USA. 1H37.VOST.
Beshay, déposé à la naissance dans une communauté de lépreux, vit de récupération sur une décharge. A 40 ans environ, guéri, sans existence légale, illettré, pauvre, il part à la recherche de ses origines avec un âne et une charrette. Obama, enfant orphelin d’origine nubienne, s’accroche à lui. D’autres exclus les accueillent en chemin. Le réalisme documentaire et la personnalité de l’extraordinaire petit homme, acteur amateur, agissent en profondeur.
La chronique de Bella Lehmann-Berdugo