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À voir en juin 2022

La chronique de Bella Lehmann-Berdugo

La Ruche

Blerta Basholli. Fiction d’après une histoire vraie. Albanie. Kosovo. VOST. 1er Juin.

Le mari de Fahrije a disparu pendant la guerre, au Kosovo. Pour nourrir son beau-père et ses enfants, elle se lance dans le poivron traditionnel, avec d’autres femmes. Conduire, être indépendante économiquement, cela fait jaser dans le village patriarcal. La réalisatrice fait la part belle aux regards masculins, aux scènes intimistes, aux gestes du quotidien, aux silences. Son actrice incorpore littéralement les sensations, les mouvements du récit.

 

On a grandi ensemble

Adnane Tragha. Documentaire. France. 8 juin.

« C’était la cité de mes potes », l’auteur a vécu à l’ombre de la cité Gagarine. Des « piliers » racontent leur découverte du confort moderne (ascenseur, douche…), les solidarités familiales, la création d’une bibliothèque, mais aussi le sida, le chômage, le ghetto social plus qu’ethnique, et pourtant l’école entremetteuse d’amitiés « gagaroises », le témoignage du gardien, ancien infographiste. Autant de paroles trop rares. Entre fierté et nostalgie, les mots alternent avec des intervalles musicaux ou des portraits immobiles saisissants. À « Gaga », tous logés à la même enseigne, tous différents, ils ont eu la chance de grandir ensemble.

 

Histoire de petites gens

Djibril Diop Mambety. Fiction. Sénégal. 29 juin.

Marigo, musicien fantasque et précaire, gagne le gros lot à la Loterie nationale. Mais il a collé son billet à la glu au dos d’une porte. Sili, 12 ans, marche avec des béquilles. Humiliée par des vendeurs de journaux, elle conquiert sa place parmi eux. Une Afrique bigarrée, pauvre, où les décharges côtoient les tours. Parfois un comique burlesque et une grande poésie. La musique, les chants accompagnent ces personnages réalistes, dignes, humains.

 

El buen patron

Fernando Leon de Aranoa. Fiction. Espagne. VOST. 22 juin et VOD.  Goya d’or Festival San Sebastian. MK2 Films.

Sur le point de recevoir un énième prix d’honneur, Juan Blanco, règne avec bonhommie et poigne sur la fabrique familiale de balances. Tout ce qui concerne la vie privée de ses ouvriers le concerne aussi. Une floppée de personnages satiriques, du contremaître aux abois à la ravissante stagiaire en marketing. Quelques longueurs, mais des dialogues savoureux servis par des interprètes de choix.  Le monde doit être à l’équilibre. Même si « parfois il faut truquer la balance pour qu’elle soit exacte ».

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