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A voir en avril 2019

La chronique de Bella Lehmann-Berdugo

La lutte des classes. Michel Leclerc. Fiction. 3 avril 2019. France. 1h44.

A Bagnolet, Sofia, issue de l’immigration, avocate, et Paul « anar », batteur punk-rock, sont partagés entre leurs idéaux d’école publique et républicaine et le bien-être (et le bon niveau) à l’école pour leur enfant. Humour fin, situations justes, dialogues intelligents. L’égalité des chances à l’école, la responsabilité des professeurs et des parents, la laïcité, des thèmes complexes montrés dans la nuance, en laissant le spectateur se faire sa propre opinion.

J’veux du soleil. François Ruffin et Gilles Perret. Documentaire. France. 3 avril 2019. 1h16.

D’Amiens à Montpellier, des femmes et des hommes en gilet jaune s’expriment sur les ronds-points, ou chez eux de façon plus intime. S’ils sont tous là, c’est pour témoigner de leurs inquiétudes et de leurs efforts quotidiens de survie et non pour faire du grabuge. Il y a du concret : à 28 ans, se faire payer à manger par sa grand-mère, ou se nourrir grâce à une offre de pizza gratuite, ne pas pouvoir acheter des livres à son enfant… Ou un maire de petite commune, très posé :  « Monsieur le Président, je ne comprends pas vos choix, prenez ma place pendant six mois. »

Ils découvrent la fraternité auprès de personnes qu’ils n’auraient jamais croisées dans toute une vie, parfois aussi le sens perdu de la fête ou de la famille. Des Françaises et Français qui sortent de l’ombre et révèlent avec simplicité leur beauté et leur fierté.

Ray et Liz. Richard Billingham. Fiction. Grande- Bretagne. 27 mars 2019. 1h48. VOST.

L’auteur, photographe d’origine, évoque sans concession son enfance livrée à lui-même, à Birmingham dans les années 80, avec un père alcoolique, une mère obèse et tatouée, un oncle gentil colosse un peu attardé, quelques enfants amis. Les intérieurs modestes, kitch ou vétustes, sont le théâtre de scènes de la vie familiale. Par la force des gros plans et la poésie des cadrages, la chasse aux mouches, la pluie, la nourriture lourde, les puzzles et la broderie, la négligence parentale, la sieste ou le naufrage d’un vieil homme au lit, tout échappe à la banalité, devient presque magnifié, revêt une intensité dramatique. Les corps difformes, les visages ravagés, les regards empreints de tristesse et de silence pourront alimenter les clichés sur les pauvres ou susciter de l’empathie. Une œuvre singulière, attachante.

Seule à mon mariage. Marta Bergman. Fiction. 17 avril 2019. Belgique. 2h01. VOST.

Pamela, jeune mère célibataire Rom rêveuse et anticonformiste, part en Belgique en vue de son mariage. Apprendre à s’apprivoiser, décoder une ville, lâcher -ou pas- son passé : tout est vu avec justesse, à travers des interprètes tous parfaits.

 

L’époque. Matthieu Bareyre. Documentaire.17 avril 2019. France. 1h34.

Dans la période après Charlie, entre rires et coups de gueule, teufs et manifs, des jeunes de différents milieux confient des bribes de rêves, de peurs. Rose, Française, noire, magnifique icône anonyme sur la place de la République, lance au monde un appel : « Je voudrais partir, quel pays pour m’accueillir ? ».

Lune de miel. Ioana Uricaru. Fiction. 13 mars 2019. Roumanie/Canada. 1h28.VOST.

Mara, modeste infirmière roumaine mariée aux États-Unis, attend sa carte verte. Une femme prise en étau entre deux pays. Une belle progression dramatique.

Salauds de pauvres. 12 auteurs, 12 courts métrages.17 avril 2019. Fiction. France. 1h46.

La provoc’ et l’humour noir supposés anti clichés ne font pas mouche, pour cause de maladresse et de grossièreté.

 

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