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À lire en mai 2018 : deux nouveautés !

Deux nouvelles sorties de livres ce mois-ci à découvrir au plus vite !

Rue des droits de l’homme. La fronde des sans-abri

Georges de Kerchove, 2018, Éd. Couleurs Livres, 240 p., 16 €

Nous sommes à Bruxelles, en Belgique, sixième pays le plus riche du monde. Marie-Louise, Roland, Jean, Marguerite, Hector et d’autres… Ces femmes et ces hommes à la rue ne possèdent plus rien. La société leur conteste la seule chose qui leur reste : leur humanité.

Malgré une vie fragmentée et chaotique, ils entendent relever la tête, animés par une volonté : récupérer la dignité qui revient de droit à chacun. Redevenir humain, c’est une lutte. Qui est l’adversaire ? Il se nomme « misère ». Sournoisement, elle rend invisible, entoure de silence ses victimes pour mieux les accabler. Loin de se laisser abattre, certaines vont s’entraider et réussir à faire évoluer le cours des choses.

Ce livre raconte leur quotidien, leurs démêlés avec la justice, leur lutte pour devenir des artisans des droits de l’homme. Il incite chacun à poursuivre le combat. La lecture heurte et confronte à un choix : se retrancher dans l’indifférence générale ou participer au changement.

Avocat défenseur des droits humains, l’auteur a milité plus de vingt ans aux côtés des sans-abri bruxellois, participant à la création de la cellule des droits de l’homme ATD Quart Monde de la gare centrale de Bruxelles.

Une longue, longue attente

Nelly Schenker, 2018, Éd. Quart Monde, 292 p., 12 €

L’histoire de Nelly Schenker semble invraisemblable dans la Suisse de la seconde moitié du XXe siècle. Née à Fribourg dans une famille d’une grande pauvreté, enfant illégitime, elle vit reléguée dans une cave. À sept ans, alors que sa mère est toujours en vie, elle est placée dans un orphelinat. On lui avait promis qu’elle irait à l’école. Elle sera condamnée aux travaux de couture. « J’ai supplié les religieuses de m’envoyer à l’école mais on m’a juste fait travailler », se souvient-elle.

Jusqu’en 1981, les autorités suisses menaient une politique répressive à l’encontre des pauvres – placements des enfants dans des foyers ou dans des fermes, adoptions de force, internements dans des institutions ou des centres pénitenciers… Il faudra attendre 2013 pour que le Conseil fédéral présente des excuses officielles aux victimes. Jusqu’à 26 ans, Nelly sera transférée de foyers d’enfants en établissements psychiatriques.

Des années plus tard, la rencontre avec des volontaires d’ATD Quart Monde lui permettra de s’engager aux côtés de personnes qui, comme elle, ont l’expérience d’une vie difficile. Elle découvrira la peinture, la tapisserie, l’écriture. Elle se battra pour la liberté de tous avec la conviction qu’il est possible de refuser la fatalité de la misère si des femmes et des hommes y engagent le meilleur d’eux-mêmes.