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À Lille, une chorale pour concentrer l’espoir

Tous les vendredis, à 14h, un vent de convivialité envahit le 11 rue Barthélémy Delespaul à Lille. C’est l’atelier chant/chorale de l’association ATD Quart-Monde.

Ce vendredi 15 décembre, c’est Renée, alliée en charge de l’organisation de la chorale, qui nous accueille. Elle nous prévient, les chefs de choeur ne sont pas là aujourd’hui, ça sera donc un peu improvisé… Les chefs de choeur ? Ce sont Bernard et Marie-Françoise.

Bernard a lancé le projet il y a 7 ans, après avoir participé à la chorale d’ATD Quart-Monde de Paris. Il est aujourd’hui à la tête de deux chorales. Quant à Marie- Françoise, elle fait partie du choeur régional. Depuis 2010, le groupe s’est agrandi. On compte parfois jusqu’à 18 personnes mais les fidèles sont de plus en plus rares, les participants ne souhaitant pas s’engager sur du long terme.

Parmi eux, il y a Chantal, qui vient déjà depuis 4 ou 5 ans et n’est pas la dernière pour rigoler. « C’est très bien, témoigne t-elle, on apprend à respirer, à s’échauffer et depuis que j’ai commencé, ma tension a dégringolé ! ». Elle a aussi remarqué des progrès, ce qui l’enchante grandement.

Laurent aussi est fidèle à la chorale, car lui, quand il s’investit dans quelque chose, il va au bout. C’est le seul homme présent cet après-midi là. Il apprécie particulièrement le fait d’être en « équipe », à ATD, il n’y a pas de jugement et l’investissement est toujours récompensé. Cela fera 30 ans l’année prochaine qu’il a rejoint l’association.

Huguette, elle, travaille dans un secteur qui n’est pas des plus faciles. Elle s’occupe de l’accès aux droits fondamentaux et voit des « trucs dramatiques » tous les jours. Pour elle, ce moment est donc la « récréation de la semaine ». « Ici c’est la détente » nous dit-elle, le sourire aux lèvres.

Pour Virginie, l’expérience est plus récente. Elle n’est là que depuis deux mois mais savoure déjà les bénéfices de l’atelier chant/chorale : « le chant met en valeur des choses qu’on a en soi et qu’on ignore ».

Après avoir échangé, tout le monde se prépare à chanter. Huguette lance un petit échauffement rapide pour se mettre en condition. Chacun attrape ensuite un livret avec les paroles d’un grand nombre de chansons. Le répertoire est varié : de Céline Dion à Nougaro, en passant par Maxime le Forestier, Georges Brassens, Bourvil, Françoise Hardy…

Huguette, Laurent, Marie-Claude, Virginie et Chantal se mettent d’accord sur « Le sud », page 36 du livret. Après un début timide, les voix se font plus confiantes et apportent plus d’intensité à leur chant. « On était trop lent », constate Chantal en partant à la recherche d’une autre mélodie.

Un chant de Yannick Noah, mis en scène par une gestuelle assez basique, montre l’investissement et le plaisir que chacun prend. Le choeur doit même s’arrêter à cause d’une choriste un peu trop zélée qui s’excuse en souriant « C’est parce que j’suis partie dans l’ton ». Finalement, c’est Henri Salvador qui sera mis à l’honneur avec « Le lion est mort ce soir ». Ça rappelle à Huguette et Chantal « des souvenirs de Montreuil, dans le bus ! ».

A la fin de la chanson, Huguette, enjouée, saute en l’air. Tout le monde est ravi, bonne ambiance, disait-on. Il nous faut partir. Rendez-vous pris en 2018, pour assister à un atelier en présence des chefs de choeur. En espérant que cet article aura donner envie aux jeunes et aux hommes (très rares à la chorale) de rejoindre Renée et sa bande qui n’attendent qu’eux !

Lena Delsaux et Marine Degreef 

Photo : la chorale lors de l’inauguration de l’esplanade Joseph Wresinski