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À Noisy-le-Grand, 116 histoires du Château de France

Le 17 octobre 2012, des habitants de la cité du Château de France ont joué sur scène leur vie et l’histoire des lieux, du bidonville des années 1950 à l’actuel centre d’hébergement familial qui doit être démoli puis reconstruit. Témoignages. Mohamed habite avec sa famille un des trois ou quatre petits pavillons non encore murés de la rue des Hautes-Plaines. Sa fille et lui étaient deux des 80 comédiens et musiciens sur scène. « Quand je ne suis pas bien, je prends un pinceau, explique-t-il. J’aime la peinture, la musique, le théâtre. Cela aide à oublier tous les problèmes de la vie. C’était la première fois que je jouais dans une pièce. Il m’a fallu du courage pour aller jusqu’au bout, car j’ai du mal à parler français. J’ai trouvé le courage dans les autres. On avait tous la mission de se soutenir. La scène qui m’a le plus touché, c’est lorsque des familles doivent quitter la cité qui va être démolie. Certaines ne trouvent pas de relogement et ne savent pas où aller. C’est le cas de ma famille actuellement. Après la pièce, des spectateurs m’ont félicité. Ils avaient été touchés. Ils ne savaient pas ce que vivaient les familles dans une cité comme celle du Château de France. De plus, j’aurai toujours le souvenir d’avoir joué avec ma fille. »

Pour sa fille, qui a 13 ans, ce n’était pas la première expérience. Elle fait partie de la troupe d’enfants « L’Oiseau bleu ».

Cette troupe d’enfants et la troupe d’adultes « Arc-en-Scène », animées par Francis Marquès et Christine Saillet, ont participé aux « 116 histoires du Château de France. » Les textes du spectacle ont été écrits par Mélanie Grisvard à partir de témoignages recueillis auprès d’habitants actuels et passés de la cité.

« Mon meilleur souvenir de cette pièce, c’est de l’avoir jouée avec mon père, avec mes amis et avec des artistes professionnels. J’ai aussi retrouvé une amie qui habitait la cité et avait dû la quitter avec sa famille. Mes scènes préférées sont celles où l’on a tous chanté ensemble, celle où l’on a joué une bataille de boules de neige et celle d’une fête dans la cité, où il y avait beaucoup d’ambiance. » Passionnée de théâtre, elle intègre en janvier les cours de Fra-Angélico pour le Grand Théâtre de Paris, tout en poursuivant sa scolarité.

JCS

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