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Pour s’engager ensemble dans le refus de l’exclusion, organisez un café-débat citoyen !

caféscitoyensQuelles réponses, assorties de quels moyens, nos futurs élus comptent-ils apporter aux questions de société soulevées par les personnes vivant dans la grande précarité et par celles qui leur sont solidaires ? Comment agir, les uns et les autres, contre l’exclusion dans notre cadre de vie, notre travail, nos engagements associatifs… ?

Parlons-en ! Et, pour en parler, organisez un café-débat citoyen ! Voici quelques idées et conseils recueillis auprès de membres d’ATD Quart Monde qui, en France et à Genève, ont organisé récemment des rencontres citoyennes.

Pourquoi un café-débat ?

– pour construire une nouvelle manière de s’écouter et de s’exprimer,
– pour réfléchir à des questions de société, apporter le témoignage des plus pauvres, casser des idées reçues et s’engager ensemble dans le refus de la misère et de l’exclusion,
– pour attirer l’attention des médias locaux sur ces questions.

Qu’est-ce qu’un café-débat citoyen ?

Un café-débat n’est ni une conférence, ni une table ronde, ni le « café du commerce ». Le principe est de permettre l’expression de chacun dans un climat de respect et de convivialité : qu’il n’y ait pas d’un côté les « experts » et de l’autre « le public ». Il existe deux sortes de cafés-débats dont l’organisation a été bien formalisée : les cafés citoyens et les world cafés. Vous pouvez aussi inventer d’autres façons de faire.

Avec qui l’organiser ?

Il vaut mieux préparer avec d’autres. Cela garantit un noyau de participants et permet d’enrichir les discussions… à condition que chacun accepte de venir non pas pour promouvoir son action ou son association, mais pour échanger de façon concrète et productive sur le thème proposé.

Quelle participation des personnes présentes ?

Un premier choix est à faire : allez-vous demander au public de réagir à des apports d’intervenants (ou à la projection d’un film), ou allez-vous lui proposer d’être encore plus actif et de réfléchir en petits ateliers à partir de questions que vous aurez préparées, puis de partager les réflexions en grand groupe ? Cette seconde possibilité est le but de la méthode « world café », qui propose de nombreux outils pour développer la créativité et mettre en confiance.
Vous pouvez aussi choisir de mixer ces deux façons de procéder.. mais en deux heures, le temps passe très vite !

caféscitoyens1Choisir la salle, le matériel… et le public ?

→ Quel public ? Participera-t-on au café-débat sur invitation ou en accès libre ? Dans le second cas, prévoyez de prévoir de pouvoir accueillir et intégrer les nouveaux arrivants au fur et à mesure.

→ Quel lieu ? Un lieu à taille humaine et que vous aménagerez de façon conviviale. Dans quelques villes, des cafés-débats se déroulent déjà dans certains lieux (comme le café des Champs-Libres à Rennes où s’est tenue une rencontre sur l’école organisée par ATD Quart Monde le 20 octobre 2011). Renseignez-vous. Sinon, c’est à vous de trouver un lieu. Celui-ci peut aussi dépendre aussi du thème : si le débat concerne l’école, des « cafés des parents » existent peut-être dans votre ville.

→ Quel matériel ? Vous pouvez éventuellement prévoir micro+sono (pour faciliter la gestion des prises de parole et au besoin l’enregistrement) ; un projecteur et un écran si vous projetez une vidéo (voir des exemples sur www.dailymotion.com/EditionsQuartMonde ou dans la rubrique CD, DVD de www.editionsquartmonde.org) ; éventuellement une caméra numérique afin de filmer l’évènement et de lui donner une plus large audience ensuite sur Internet. Pour une animation sur le modèle World-café, prévoyez aussi nappes en papier, papiers de couleur, feutres, etc.

Important : la feuille de présence . Certains participants souhaiteront peut-être garder contact et s’engager avec vous dans d’autres actions. Ne les laissez pas disparaître dans la nature ! Proposez-leur de laisser leurs coordonnées (un modèle de feuille de présence ATD Quart Monde est à télécharger sur www.atd-quartmonde.fr/feuilledepresence).

Communiquer avant

Contactez la presse et diffusez des tracts et des affiches. À Metz où a eu lieu un débat citoyen le 17 octobre, le journal Feuille de route et des tracts ont été distribués en ville. À Genève, un hebdomadaire local a annoncé le world café « Non à la misère » organisé le 15 octobre par ATD Quart Monde et d’autres associations.

Si vous invitez des journalistes, soyez sûr de bien maîtriser l’animation du débat ! L’aide d’un animateur professionnel (journaliste, formateur…) peut être précieuse.

Quelques conseils pour bien animer

– S’il y a des intervenants, convenez d’un temps de parole qui ne doit pas dépasser une ou plusieurs tranches de 10 mn environ,
– Préparez-vous à répondre précisément à des idées reçues sur la pauvreté qui ne manquent pas de s’exprimer dans tout débat public : « Il y a des pauvres qui veulent s’en sortir et d’autres pas », « En France, on distribue trop d’aides sociales », etc. (voir www.atd-quartmonde.fr/ideesrecues).
– « Il faut faire parler les témoins, rebondir dessus et rester le plus proche possible des témoignages, estime Gérard Reibel, allié d’ATD Quart Monde qui a animé un débat citoyen le 17 octobre à Metz : « Quelle école pour quelle société ? ». Il faut un thème précis, affiché en gros, et intervenir quand le débat s’écarte du sujet. »
– « On parle de sujets larges et sensibles, tout en sachant qu’il y a une contrainte de temps, explique Patrick La Prairie, journaliste allié d’ATD Quart Monde et animateur du café-débat « Quelle école pour quelle société ? » le 20 octobre 2011 à Rennes. Il faut donc annoncer au début qu’un respect mutuel est nécessaire : se concentrer, se retenir, et ne pas hésiter non plus à parler si l’on sent que ce que l’on a à dire est important. L’animateur est au service du public et il a l’autorité. Il doit avoir des questions et de la documentation sous le bras pour éventuellement relancer ou approfondir. »

Olivier Labesse