Entrez votre recherche ci-dessous :

« On va où maman ? »

Article publié dans Feuille de route Quart Monde n°390 (décembre 2009)

Propos recueillis par Marie-Lorraine Vannier en novembre 2009 auprès de parents à Noisy-le-Grand (93).

« Arrivés au milieu du mois, mon mari et moi on ne prend qu’un repas par jour pour que les enfants mangent régulièrement. »

on va où maman 1280-f2baf

« On peut devenir dépendant des Restos du cœur. »

« D’être obligé de montrer sa pauvreté, c’est une horreur. Tu affiches ta pauvreté. » «L’institutrice de mon fils servait des colis et m’a reconnue. Ce jour-là, j’aurais préféré qu’un camion me rentre dedans. Je suis sortie de là en vrac. Elle imaginait que je pouvais être pauvre, mais entre imaginer et avoir la personne en face dans cette situation de pauvreté, c’est différent»

« Il y a des jours où je ne mange pas, même avec un salaire. Car on est en procédure de surendettement pour deux ans. »

« Je ne veux pas que mes enfants me voient demander. Je veux qu’ils voient une mère active, débrouillarde, qui leur fait à manger tous les jours. Quand on allait au Secours Populaire, les enfants demandaient : « On va où maman? » Je leur répondais : « On va voir les mamies ». C’étaient les bénévoles qui distribuaient les repas. Mais j’avais la honte. Je ne voulais pas que mes enfants deviennent comme ça plus tard. »

Une assistante sociale m’a expliqué : « Quand tu es inscrit  aux distributions alimentaires, une demi-journée voire deux demi-journées par semaine, cela prend du temps. Pendant ces demi-journées, tu ne peux rien faire, pas de projet d’insertion. Donc on est dans une espèce de cercle vicieux où tout le temps est occupé par des questions de court terme. »