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Roms « migrants » : chassés de toutes parts !

RomsLe niveau de discrimination dont sont victimes les Roms « migrants » dans le logement, l’éducation, la santé et l’emploi est tel qu’il peut être considéré comme une violence sociale.
Parmi les États de l’union européenne, la France ne peut se targuer de traiter et de protéger cette population mieux que les autres. Chaque année, chez nous, des milliers de familles Roms sont victimes d’expulsions forcées des campements informels qu’ils occupent. Dans ces lieux de survie, la pauvreté est souvent extrême : absence d’eau courante, de sanitaires, de service de ramassage des ordures… Ces conditions indignes, combinées aux risques pour la santé et la sécurité des habitants, sont souvent mentionnées pour justifier les expulsions de campements. Mais en règle générale, après chaque expulsion, les personnes n’ont d’autre choix que de s’établir dans un autre campement aux conditions de vie encore plus difficiles, réduites parfois à vivre dans la rue.

Ainsi, l’expulsion forcée du 15 octobre 2012 à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis, a mis dans la rue environ 150 Roms, dont une soixantaine d’enfants. Leur campement a été rasé au bulldozer après que les occupants aient disposé d’une heure pour rassembler leurs affaires. Ils ne se sont vu proposer aucune solution de relogement.

Nicolae, habitant d’un campement informel à Triel (Yvelines), a déclaré à Amnesty International : « Je suis venu [en France] pour mes enfants, afin qu’ils puissent aller à l’école et avoir un meilleur avenir, qu’ils puissent réussir quelque chose dans la vie. » Or ces expulsions à répétitions ont des répercussions sur la santé et sur l’éducation, car elles interrompent les accompagnements médicaux et la fréquentation scolaire.

On estime à environ 15 000 le nombre de Roms « migrants » qui vivent actuellement en France dans des campements non autorisés. Ils constituent des cibles faciles, car ils vivent souvent dans la pauvreté, l’exclusion sociale en subissant l’hostilité et les idées préconçues du reste de la société. Presque tous fuient la misère chronique et la discrimination qu’ils subissent dans leurs pays d’origine. Un pays fondé sur des principes de respect des droits humains et des libertés fondamentales ne peut avoir envers eux de pratiques interdites par le droit humanitaire international.

Mireille Dassé, Amnesty International France