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Crise économique : que nous enseigne la résistance des plus démunis ?

Les membres d’universités populaires Quart Monde expliquent comment ils résistent dans ces conditions :

• En se serrant les coudes au sein de la famille. Une mère de famille en Normandie explique que les  chaussures coûtent cher, et qu’elle et sa fille s’achètent une paire pour deux.

• En se dépannant entre voisins.

• En essayant soi-même de tenir, envers et contre tout. Une mère de famille dit : « Quand je reçois l’argent en début de mois, je fais une enveloppe pour chaque semaine et je m’astreins à ne pas dépenser plus. »
Une autre : « On jongle avec les factures pour éviter l’endettement le plus grave. »

• « Il faut se battre pour que la vie soit moins chère, le loyer moins cher, pour l’avenir de nos enfants, pour leur construire un futur. On refuse qu’on choisisse à notre place  » (Marie Varon, UPQM d’Île-de-France).

• « Il faut se battre pour que ces droits (le Droit Au Logement Opposable – DALO –, le RMI qui va devenir le RSA, la Couverture Maladie Universelle – CMU) soient protégés. En cas de crise, il peut y avoir une  tentation de les diminuer. Les décisions politiques ne doivent pas se contenter de colmater les problèmes par des solutions à court terme. Elles doivent prendre le temps de réfléchir à des solutions à long terme » (Louisa Benregreg, UPQM d’Île-de-France).

Certains expliquent qu’ils n’ont parfois pas d’autre solution que d’aller aux distributions alimentaires. On peut avoir besoin d’assistanat un temps, mais il faut savoir s’en séparer. Une dame dit : « J’ai fait la grève des Restos du cœur pendant 15 jours.

J’en avais assez que l’assistante sociale n’ait pas d’autre réponse, alors que ce que je veux, c’est une augmentation(1). »

Les membres de l’Université populaire de Bretagne soulignent eux aussi l’importance que « les minima sociaux soient plus élevés(2)» et que tous puissent « accéder à une alimentation variée et correcte – par exemple pouvoir manger des fruits et des légumes ! – et que les besoins de première nécessité (logement,  santé) soient moins chers. » Ils demandent aussi que soit mis en œuvre « un système de protection pour  préserver le budget des familles face aux sollicitations des maisons de crédit pratiquant le crédit revolving(3). »

« La grande pauvreté engendre « un esprit de résistance et une grande créativité(4)». Or résistance et créativité sont des qualités essentielles qu’à l’image des plus pauvres, chacun de nous devra apprendre à pratiquer pour faire face aux nouveaux défis en ces temps de crises : crise financière,  énergétique, climatique, etc. » (Mireille Delmas-Marty, le 8 avril 2009 au CESE).

L’apport de ceux qui vivent la misère au jour le jour devient indispensable, aux côtés de celui d’autres personnes, pour construire des politiques anti-crises qui renforcent les solidarités existantes et non l’assistance, des politiques qui mettent en œuvre l’égale dignité de tous.

Les plus démunis doivent être associés directement  aux projets politiques, économiques et sociaux par de nouvelles formes de gouvernance et de participation au niveau local, national et international.