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L’emploi, un droit. Pourquoi pas « opposable » ?

En 1987, l’idée que personne ne devait être laissé sans un revenu pour vivre s’est imposée grâce à la radicalité de la pensée de Joseph Wresinski. Aujourd’hui, nous devons rendre « opposable » un droit à l’emploi-formation.

Patrick Valentin anime le Réseau « Emploi-formation » d’Atd Quart Monde France (secretariat.travailmetier@atd-quartmonde.org)
Patrick Valentin anime le Réseau « Emploi-formation » d’Atd Quart Monde France (secretariat.travailmetier@atd-quartmonde.org)

Dès 1987, le rapport « Grande pauvreté et précarité économique et sociale » adopté par le Conseil économique et social met « l’absence d’emploi » au premier plan des précarités et utilise le terme « éradiquer » pour désigner la lutte contre la grande pauvreté. Éradiquer signifie enlever la racine, s’attaquer aux causes de la pauvreté pour l’empêcher de proliférer à nouveau. Cela exclut toute acceptation fataliste de la pauvreté, comme si les pauvres étaient une sorte de prix à payer inévitable dans toute organisation sociale.

Changer les règles du jeu : l’emploi-formation.

L’emploi est, de fait, un canal d’accès privilégié à tous les autres droits – et, inversement, la privation d’emploi est un vecteur principal de la pauvreté. Dès lors, il ne peut plus être une simple « variable d’ajustement » des fluctuations économiques. Dans un pays riche, développé et inspiré par les droits de l’Homme, il doit devenir un droit garanti à tous par la collectivité, ne souffrant aucune exception.

L’emploi doit changer de nature, il doit devenir le concept d’emploi-formation. Tout emploi comporte de la formation, toute formation conduit à un emploi. L’emploi-formation à durée indéterminée doit devenir un élément constitutif et contraignant des nouvelles règles du jeu de l’activité économique.

L’emploi-Formation, un droit opposable

L’idée d’un droit opposable, c’est-à-dire indiscutable et qui engage juridiquement les pouvoirs publics, s’impose à nous aujourd’hui, comme s’est imposé hier le droit à un revenu minimum et, plus tard, le droit à un logement.
C’est un challenge difficile. Beaucoup de précisions seront nécessaires sur la qualité de l’emploi et de la formation que nous voulons pour qu’ils puissent s’adapter à tous sans exception. Mais c’est un défi qu’il nous faut relever si nous voulons « éradiquer » la pauvreté.

L’entreprise TAE relève ce défi depuis dix ans déjà et nous montre comment il est possible de « Travailler et Apprendre Ensemble » à Noisy-le-Grand. TAE fêtera cette année ses dix ans d’expérience, c’est l’occasion pour nous de lancer ce grand projet.