Entrez votre recherche ci-dessous :

L’Écho des mots, une histoire de confiance

Anita Lenoir, militante d’ATD Quart Monde, a participé cinq ans au projet « L’Écho des mots ». Cet atelier d’écriture-chant, mis en oeuvre par la ville d’Angers et les associations Atlas et ATD Quart Monde, a concerné une soixantaine de personnes avec un rythme de deux séances par mois.

« C’est la première fois que j’écrivais. J’ai écrit sur le deuil, sur la solitude… Chaque membre du groupe avait une énergie à donner, aussi bien dans l’écriture que dans le chant. On a tous des choses à révéler, quelque soit le milieu d’où l’on vient. Lorsque l’on fait très attention à être ensemble, on se rend vite compte quand quelqu’un ne sait pas écrire et on sait ce qu’il faut faire pour qu’il n’y ait pas de gêne. À travers les thèmes que les uns et les autres ont choisis, ce sont surtout les réalités des parcours de vie qui sont apparues et des talents qui se sont révélés. Certains n’auraient jamais pensé qu’ils arriveraient à s’exprimer ainsi, d’autres savaient qu’ils pouvaient mais n’avaient jamais osé. Il a fallu beaucoup de temps pour certaines personnes qui vivent l’isolement et les déceptions. Mais finalement, tout le monde a osé. Sortir de la solitude n’est pas facile.

Lors des ateliers, il n’y avait pas de contraintes, on était libre de venir, de partir, d’écrire et de partager avec les autres ou pas. Un jour, j’ai écrit : « On peut être ensemble et être seul. » On a discuté de ce que cela pouvait dire. Nous n’étions pas toujours d’accord. On se rendait compte aussi que, parfois, on voulait dire la même chose.

Le tout, c’est une histoire de confiance. C’est l’aboutissement d’un travail de relations très fort. On ne peut pas avancer sans cela et sans une grande confidentialité sur des parcours de vie parfois très durs par rapport à l’isolement, à la santé, aux enfants, à la discrimination, etc. Des fois, sans dire les choses, on comprenait le parcours de vie de la personne.

La ville d’Angers nous a soutenus jusqu’au bout dans ce projet. Dans le cadre de la Charte Culture et solidarité1 de la ville, je continue de participer à l’organisation d’évènements et de rencontres culturelles. »

→ Le projet va continuer en lien avec des maisons de quartier, des centres sociaux… Le but est qu’il soit repris et prolongé, qu’il puisse faire évoluer le fonctionnement des activités culturelles et sociales d’un quartier, d’une ville, en prenant en compte la richesse de la diversité de ses habitants.