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Dominique Grujard : « Mettre en place les aides utiles au bon moment »

Dominique Grujard est médecin à Caen dans un Centre d’Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP), établissement financé par la sécurité sociale qui prend en charge les enfants âgés de 0 à 6 ans ayant des difficultés de développement, pouvant ou non entraîner un handicap.

Que permet la reconnaissance d’une situation de handicap ?

Elle est nécessaire pour avoir accès à certaines aides : aide financière, aménagements dans un logement, présence d’un auxiliaire de vie scolaire dans la classe, classe spécialisée… Ces aides dépendent de l’importance du handicap.

À partir de quel âge un enfant peut-il se voir reconnu une situation de handicap ?

Il n’y a pas d’âge minimum. Cette reconnaissance peut intervenir dès que la famille a besoin d’une aide (soins à domicile non couverts par la sécurité sociale ou obligeant les parents à embaucher une tierce personne, à renoncer à un travail ou à la recherche d’un emploi pour s’occuper de leur enfant…). L’idée est de compenser un désavantage par rapport à un enfant du même âge qui n’aurait pas de problèmes de santé ou de développement.

Qui prend cette décision ? Est-elle irréversible dans le temps ?

La demande est faite par la famille à la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). La démarche peut être conseillée par un médecin, l’institution scolaire ou de soins qui connaît l’enfant et sa famille. La décision est prise par la commission. La famille peut être entendue par la commission en cas de désaccord. L’aide est accordée pour une durée variable (une à plusieurs années) et doit être renouvelée par une nouvelle demande si elle est jugée nécessaire par la famille.

Où les parents peuvent-ils trouver conseil pour faire ce choix ?

Ils peuvent rencontrer l’assistante sociale de la MDPH et être aidés par les professionnels intervenant auprès de l’enfant.

Quelles chances ou risques cela peut-il représenter pour l’enfant et sa famille ?

Chaque cas est particulier. La mise en place d’aides humaines, l’accueil en institution peuvent demander du temps, obligeant à faire la démarche plus vite qu’on ne le souhaiterait par rapport au cheminement de la famille dans la découverte des difficultés de son enfant. Par exemple, dans le cas d’une demande d’aide humaine (auxiliaire de vie scolaire), les parents découvrent peu à peu les difficultés d’intégration scolaire de leur enfant. Mais le maintien à l’école dépend de cette aide qui ne peut être accordée qu’après reconnaissance de la situation de handicap, démarche qui nécessite plusieurs mois. Les parents se retrouvent brutalement face à la notion de handicap et pas simplement de difficultés d’apprentissage.

La situation peut théoriquement être temporaire, mais certains choix font que les enfants se retrouvent dans des circuits dont il est très difficile de sortir (enseignement spécialisé).

Propos recueillis par JCS