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Des pratiques informelles pour dépasser les blocages

À Fives, familles, enseignants et professionnels développent des pratiques informelles pour entrer en relation, au-delà des rigidités de l’institution. Extrait d’un travail de recherche mené en 2012 (1 – voir www.promotion-familiale-lille-fives.org.).

« Ce que l’on entend par « pratiques informelles », ce sont toutes les pratiques qui, au sein de l’institution, ne se mettent pas en œuvre par rapport strictement aux codes de celle-ci. Par exemple, à l’école, c’est une discussion entre un enseignant et un parent 10 minutes à la sortie de la classe, de sorte qu’aucun courrier ou prise de rendez vous ne détermine la rencontre. Être dans l’informel c’est aussi, même dans le cadre d’une interaction formelle, avoir des sujets de discussion qui ne sont pas strictement liés au but de la rencontre. C’est donc par exemple, pour une référente RSA parler avec l’allocataire de son bien être général, dans le cadre d’un rendez vous ayant pour sujet principal une tâche administrative dans le cadre d’un suivi RSA. Enfin, avoir des pratiques informelles, c’est aussi utiliser des lieux non institutionnels pour rencontrer les personnes. On pense ici, par exemple, à la rue et notamment à la figure du volontaire ATD Quart Monde qui, en vivant sur le quartier ou en y passant beaucoup de temps donne l’occasion aux rencontres fortuites avec les familles de se produire. Ce qu’il est important de retenir c’est que ces pratiques informelles ne viennent pas déstabiliser l’institution mais bien servir son fonctionnement (Lusin Bagla, auteur de La sociologie des organisations). Par exemple, l’institution sera mieux servie si l’instituteur ou le directeur parle directement à la sortie de l’école des mécontentements exprimés par les parents que s’il laisse des conflits s’installer. »

« Le soir, quand les parents viennent chercher les enfants, c’est pareil, ils peuvent parler avec les enseignants, ça évite de prendre des rendez-vous. En tant que directeur, et c’est dû aussi aux enseignants, je n’ai quasiment plus de rendez-vous de conflit entre enseignants/parents. Les gens s’ils ont quelque chose à dire ils peuvent le dire, le matin, soit à moi, je suis à la grille le matin, enfin pas tous les matins, je suis là deux jours sur quatre, soit aux enseignants. » (le directeur d’une école primaire)

À voir et diffuser

video_250-ff0e7« Pour lutter contre l’exclusion, agir ensemble… mais à quelles conditions ? », une vidéo réalisée par Chantal Consolini, Pascal Deren, Érik Chevalier et Laurent Ganau à l’occasion d’une une co-formation qui, pendant quatre jours en septembre 2011, a associé des professionnels travaillant à Fives, des personnes ayant vécu ou vivant dans la pauvreté et des volontaires permanents et alliés (2) d’ATD Quart Monde : www.ceuxquonentendpas.org/agir-ensemble-oui-mais-comment (versions 6 mn et 21 mn). |

Des moyens pour créer des relations collectives

→ Les membres d’ATD Quart Monde présents à Fives depuis 2007 développent différents moyens pour entrer en relation dans la durée avec d’autres (familles en grande difficulté, familles mieux intégrées, intervenants sociaux, enseignants…). Le projet est de soutenir les personnes dont la vie est difficile et de chercher ensemble ce qui peut permettre à tous de bien vivre dans le quartier. Ces moyens sont centrés non pas sur des problèmes, mais beaucoup sur les enfants : relations de voisinage, lecture au domicile, bibliothèque de rue, temps forts (Noël, festival des savoirs et des arts pendant les vacances…), et, surtout, campagnes Tapori autour des droits de l’enfant, dans les écoles, réfléchies et animées au départ avec des parents que l’équipe ATD Quart Monde a rejoints.

→ À Argenteuil-Bezons dans le Val d’Oise, ATD Quart Monde a démarré en 2009 l’action pilote HAVEA (« Habiter et Apprendre à Vivre Ensemble Autrement »). Ses buts : aller vers les familles les plus isolées à cause de la pauvreté, soutenir les solidarités et la participation à la vie locale des habitants. Contact : 0134440000 ou havea.bezons@atd-quartmonde.org

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