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Le risque d’irréversibilité du chômage va augmenter pour les plus vulnérables

Le 25 février 2010, l’ONPES (Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale, créé par la loi d’orientation relative à la lutte contre les exclusions – loi n°98-657 du 29 juillet 1998) a publié son nouveau rapport dans lequel il présente ses prévisions de poursuite et de sortie de crise. Des prévisions qui montrent l’urgence d’envisager de nouvelles perspectives d’emploi et de formation pour tous. Extraits.« Les premières données pour la France confirment l’ampleur de l’impact de la crise économique sur les jeunes, les travailleurs temporaires et les travailleurs peu qualifiés. […] Réversibilité de la dégradation de la situation de l’emploi ? Cette question constitue une préoccupation essentielle. En effet, il est à craindre que les personnes qui se retrouvent au chômage pendant la période de crise économique soient durablement exclues du marché du travail, en raison du risque d’obsolescence de leurs compétences. […] Ce risque est particulièrement fort pour les jeunes sans qualification qui n’auraient pas acquis d’expérience suffisante sur le marché du travail ; les études sur les trajectoires révèlent un impact durable et non réversible d’une période longue de chômage sur leur situation et leur progression future sur le marché du travail. […] Les ministres de l’emploi des pays de l’OCDE, réunis à Paris en septembre 2009, ont identifié explicitement ce risque d’une « génération sacrifiée ». […] Le risque d’irréversibilité du chômage (c’est-à-dire que des personnes au chômage depuis longtemps ne pourront pas retrouver un emploi) sera d’autant plus grand si la crise économique engendre des changements structurels dans les organisations productives ou la qualification de la main-d’œuvre. » […]

« À terme, lorsque les personnes touchées par la dégradation de la conjoncture perdront le bénéfice de leurs allocations chômage, le risque de pauvreté monétaire devrait augmenter et les minima sociaux être davantage sollicités, en particulier le RSA. La partie socle (montant minimum du Revenu de Solidarité Active versé à une personne lorsqu’elle ne perçoit pas de ressources provenant d’un emploi ou d’une autre activité) de la prestation devrait soutenir les revenus des personnes les plus pauvres. […] Certes, les dispositifs de la politique de l’emploi et les prestations sociales ont pour l’instant constitué des amortisseurs efficaces pour le plus grand nombre et les données disponibles ne révèlent pas encore d’extension ou d’intensification de la pauvreté. Toutefois, lorsque les possibilités de maintien dans l’emploi et les droits aux allocations chômage auront été épuisés, la pauvreté est susceptible d’augmenter fortement. »

Tableau extrait du rapport de l’ONPES (page 74). RMI : Revenu Minimum d’Insertion (devenu aujourd’hui le « RSA Socle ») ; API : Allocation de Parent Isolé ; ASS : Allocation Spécifique de Solidarité ; AAH : Allocation Adulte Handicapé. Les allocataires des minima sociaux ne bénéficiant pas automatiquement des fruits de la croissance lorsque celle-ci est présente, leur situation s’est dégradée de façon continue par rapport aux salariés rémunérés au SMIC.
Tableau extrait du rapport de l’ONPES (page 74). RMI : Revenu Minimum d’Insertion (devenu aujourd’hui le « RSA Socle ») ; API : Allocation de Parent Isolé ; ASS : Allocation Spécifique de Solidarité ; AAH : Allocation Adulte Handicapé.
Les allocataires des minima sociaux ne bénéficiant pas automatiquement des fruits de la croissance lorsque celle-ci est présente, leur situation s’est dégradée de façon continue par rapport aux salariés rémunérés au SMIC.

Pour lire le rapport ONPES 2009-2010 dans son intégralité