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Quand on n’a pas la santé…

Témoignages recueillis auprès de militants Atd Quart Monde de Lorraine et dans divers documents produits par le Réseau Wresinski santé d’Atd Quart Monde [1].

« Je veux bien payer pour ma santé. Je ne veux pas la charité. C’est important de se soigner. La santé, c’est la nourriture, les dents et le reste. Les légumes, c’est primordial  » (Gracieuse Souvay, militante Atd Quart Monde).
« Il est de plus en plus difficile d’obtenir la CMU complémentaire, de s’en servir. Il y a souvent des dépassements d’honoraires. On hésite à faire certaines choses, comme des radios. On y arrive quand on est épaulé. Dans mon village, il n’y a une permanence de la Sécurité sociale qu’une fois par semaine. Il y a beaucoup d’associations qui aident : l’ADMR [2], le Secours Catholique, les Restos du Cœur… Mais quand on n’est pas en bonne santé, on est quelquefois fatigué des démarches » (Marie-France Zimmer, militante Atd Quart Monde). « Pour une bonne santé de nos enfants, l’alimentation c’est important. Manger 5 fruits par jour, comment faire ? On ne peut pas payer. On l’explique à l’école. Les enfants reviennent et nous, on est considérés comme de mauvais parents ».
« Le pharmacien a un rôle important : il est un pivot pour accéder aux soins de proximité, c’est le conseil gratuit en cas d’urgence, de prévention et un pivot administratif : papiers CMU, carte vitale… ».
« La souffrance morale, le mal être de nous et de nos enfants, c’est le silence, le repli, le non-parler… On n’ose pas dire qu’on a mal, on ne peut pas s’exprimer, on devient agressif ou on se réfugie dans l’alcool ».
« Certains soins n’aboutissent pas parce que les soignés n’ont pas compris les enjeux, on n’a pas trouvé les mots pour expliquer » (un professionnel de santé).
« Avec le RSA, les revenus vont fluctuer. La couverture par la CMU et la CMU complémentaire des patients n’est plus automatique comme avec le RMI. On ne sait pas encore comment les choses vont évoluer. Devant cette incertitude, le médecin risque d’avoir peur de ne pas être payé » (un professionnel de santé).

Témoignage d’un père de famille en Belgique [3] « La santé, ce n’est pas seulement les soins. Vivre dans la pauvreté, c’est vivre dans les soucis… La pauvreté attaque la santé : le bruit, la pollution, les mauvais logements, l’humidité, l’inquiétude… au long des années, ça use le corps et l’esprit… Les enfants deviennent nerveux dans les logements trop petits et nous aussi… Il faudrait des vacances pas trop coûteuses, des plaines de jeux. »

Dans une cuisine des Vosges, des membres d’Atd Quart Monde travaillent en 2008 sur l’étude Et… si nous vous parlions de notre santé (ph. Atd Quart Monde).