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Haïti : le pays attend

Après les deux plus grands maux qui ont frappé Haïti : le séisme du 12 janvier 2010 et l’épidémie de choléra qui a commencé le 19 octobre 2010, le pays est là. Entre l’inquiétude et l’incertitude, gronde l’espoir d’un lendemain meilleur pour ceux qui y respirent et bougent encore. Le pays attend la concrétisation du beau plan de reconstruction que l’on montre à la télévision et qui tarde à venir, malgré les différentes promesses faites en ce sens par la communauté internationale et les autorités haïtiennes. Le ramassage des débris du 12 janvier n’est pas terminé. Des gravats déposés pour être enlevés par le ministère des travaux publics jonchent les chaussées de la ville et gênent la circulation. Les habitants des camps de sinistrés qui ne peuvent pas trouver une solution personnelle attendent encore le retour à la vie normale. Certains voient leur abri inondé quand il pleut. D’autres sont chassés par les mairies sous prétexte que les camps d’hébergement servent de cachettes à des bandits armés et des kidnappeurs. D’autres encore sont aidés par des mairies pour louer une maison afin de débarrasser des places publiques. D’autres enfin ont une petite maison en tôles et bois pour trois ans, fabriquée par une ONG. Ces dernières tournent petit à petit le dos aux sinistrés. Des toilettes mobiles, des installations d’eau potable sont parties, le « cash for work » (argent contre travail) diminue.

C’est dans cette conjoncture qu’un nouveau président prend la tête du pays le 14 mai 2011. Son arrivée au pouvoir témoigne de la fatigue des Haïtiens de toutes les manœuvres et discours politiques qui ne profitent jamais au peuple. Il y arrive aussi sur la base de nombreuses promesses de campagne prônant le changement. Parmi toutes ses promesses, démarre le début de la concrétisation de l’école gratuite. Suppression des frais des écoles publiques et soutien à quelques écoles privées pour accueillir gratuitement des enfants, surtout en première année fondamentale ; transport gratuit d’écoliers assuré par quelques bus partant de certains quartiers résidentiels. Ce sont des changements très limités. Le système éducatif n’est pas touché à la base, la qualité de l’éducation n’est pas améliorée et l’école continue de fonctionner à plusieurs vitesses. Reste à savoir si des dispositions seront prises pour que les plus vulnérables puissent aussi bénéficier de l’école gratuite et pour que personne ne soit laissé à côté d’un éventuel changement en Haïti.

Saint Jean Lhérissaint, novembre 2011

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