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À Redon, des chercheurs d’emploi qui ne baissent pas les bras

À Redon en Ille-et-Vilaine, Solange, Cathy, Sylvie, Patrick, Anne-Yvonne, Brigitte, Emmanuel, Corinne et d’autres connaissent ou ont connu le chômage de longue durée. Ils travaillent aujourd’hui à créer les emplois de demain.
Depuis un an, les chercheurs d’emploi du groupe « Rebond-dire à Redon » travaillent sur le projet d’ATD Quart Monde « L’emploi conçu comme un droit. » .Le raisonnement est simple : avec environ 15 000 € par an, on peut créer un emploi à plein temps au SMIC, le reste du coût (1) étant couvert par ce que rapporte le travail effectué. Combien coûte le chômage de longue durée en prestations sociales, manques à gagner fiscaux, etc. ? Le réseau emploi-formation d’ATD Quart Monde effectue actuellement ce calcul (2).  Si ce coût dépasse 15 000 € par personne et par an, il est « rentable » de transformer ces prestations sociales, manques à gagner… en fonds pour financer l’emploi (3). C’est le raisonnement qui est cœur du projet.

Il faut aussi, pour créer des emplois, qu’il y ait des travaux utiles à réaliser. Ils ne manquent pas : le groupe a identifié des besoins non satisfaits dans les domaines de l’environnement, du tourisme, des services aux personnes, du lien social… Avec, précise Patrick, le souci de « ne pas marcher sur les pieds des entreprises et des artisans. »

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Voilà pour l’aspect économique. Il y a aussi et surtout l’aspect humain. Car le projet ne se veut pas « un dispositif d’insertion de plus » , dit Olivier Capon qui anime le groupe avec Denis Prost. Il veut aider à repenser la place du travail dans la société. « Le travail n’est pas une aumône » , ajoute Solange. Pour le groupe, le but est de changer les mentalités sur le chômage et sur l’emploi. C’est pourquoi il a réalisé un cahier des charges pour les entreprises qui seront financées dans le cadre du projet. L’objectif : que l’employeur soit à l’écoute des attentes de ses salariés. Par exemple, du travail à temps choisi : du plein temps pour ceux qui le souhaitent, du temps partiel pour ceux qui ont charge de famille, des soucis de santé… Et aussi pouvoir acquérir de nouvelles compétences ou bénéficier d’un soutien extérieur lorsqu’on redémarre un emploi. Car, explique Sylvie, « quand on commence un travail, on a souvent plein de problèmes à régler, qui font qu’on ne peut pas y aller. »

Tout cela n’est-il pas trop demander à une entreprise ? « Si on cache les choses au départ, explique Cathy, on y perd tous au final, y compris l’employeur. Par contre, quand on a un emploi qui prend en compte nos besoins, on fait des pieds et des mains pour bien travailler. »

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 Même si on n’y gagne pas beaucoup financièrement, conclut-elle , on a intérêt à travailler : pour reprendre confiance, pour obtenir un prêt à la banque… Et pour l’image du territoire, ne plus avoir de chômage de longue durée, c’est mieux. »

Plusieurs membres du groupe ont participé à d’autres travaux : le Grenelle de l’insertion en 2008, l’édition d’un guide du chercheur d’emploi en 2009 (voir www.medefi.fr/conseils pratiques.asp), un rapport de l’Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale (ONPES) en 2009…