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« Tranche de vie », un film réalisé par les familles en situation de mal-logement

Des familles touchées par le mal-logement (insalubrité, sur-occupation, vie à l’hôtel ou en foyer…) montrent dans un film cette violence qu’elles vivent au quotidien. « J’ai vécu d’hôtel en hôtel avec mes enfants jusqu’à ma rencontre avec le Secours Catholique », témoigne M’Bamakan Diallo. Cette situation, de nombreuses familles en souffrent, mais on en parle peu. Plusieurs d’entre elles ont décidé, avec l’aide du Secours Catholique, de la faire découvrir à travers un film. Matthieu Vendomèle, animateur, raconte : « L’objectif était de monter une action collective avec des personnes en difficulté de logement. Elles ne sont pas venues défendre un intérêt personnel, mais transmettre ensemble un message. » La quinzaine de familles impliquées dans ce projet a réalisé entièrement un court métrage de 30 minutes intitulé Tranche de vie.

Une réalité méconnue

« Beaucoup de monde ignore ce que l’on vit, explique M’Bamakan qui joue le rôle principal dans le film. Ce n’est pas parce qu’on ne travaille pas que l’on n’a pas de logement, c’est bien plus compliqué. » Ces « familles des hôtels » se sont lancées d’abord dans la rédaction d’un scénario basé sur leurs différentes expériences. Puis elles se sont réparti les rôles, ont réalisé les décors et choisi les lieux. Durant quatre week-ends, elles ont tourné le film avec des professionnels de l’audiovisuel bénévoles. « C’était un boulot énorme, se souvient Matthieu, mais ensemble on a réussi à le faire. Cela prouve que ces familles ne sont pas des assistées. Elles savent se prendre en main et montrent leur capacité à développer des projets. »

Un projet porteur d’espoir

La réalisation de ce film, rendue possible grâce aux talents et à la motivation de ces familles, a également permis à certaines d’entre elles de reprendre confiance. « Ça m’a fait du bien, confirme M’Bamakan. Certains n’étaient pas d’accord, comme mes parents qui ne voulaient pas que je déballe ma vie. Mais je ne regrette pas ! » Ces familles souhaitent maintenant que ce film suscite des engagements de toutes formes. Le film se termine d’ailleurs par un appel des « enfants des hôtels » : « Vous avez la solution et nous, l’attente et le désespoir. »

Myriam Morzelle

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