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Enfin un appartement à soi !

Lundi 6 juin, Éliane Caron et ses sept enfants devaient dormir sous une tente ou squatter un logement vide. La mobilisation de son entourage et de citoyens solidaires en a décidé
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Éliane Caron montre les clefs du logement obtenu grâce à la mobilisation de sa famille et de voisins (ph. Thierry Rauch).

 

Pas facile de loger huit personnes ! C’est ce que les bailleurs sociaux répondent souvent à Éliane Caron : « Vous avez une trop grande famille, nous ne pouvons pas vous loger. Cherchez par vous-même, même dans le privé… »

Une histoire qui dure

Éliane, son mari et leurs sept enfants ont emménagé en 1997 au Portel, près de Boulogne-sur-Mer. Des raisons familiales les ont ensuite poussés à partir dans le sud de la France, d’où ils sont revenus trois mois plus tard, car, disent-ils, « Le Portel, c’est notre terre. » Hébergés quelque temps chez une amie, ils emménagent finalement dans le seul logement qu’ils trouvent pour un loyer abordable : une maison située à Saint-Omer, à 60 km du Portel.

Retard de construction

Mais la maison est très isolée. Cela complique la vie et crée des tensions dans la famille. Éliane et son mari se séparent. Elle est victime de deux accidents vasculaires cérébraux. À la fin du bail de trois ans, en juillet 2010, on propose à la famille un appartement T6 au Portel, dans un bâtiment en construction. Mais la construction prend plusieurs mois de retard.

11 dans un T4

Les Caron se retrouvent hébergés par une amie dans son T3. Les sept enfants dorment dans la même chambre. Les résultats scolaires et l’ambiance au quotidien s’en ressentent. « Pendant le temps scolaire, explique Éliane, ça va encore, mais les devoirs le soir, c’est impossible. Les grands les font au collège et les plus petits restent à la garderie. » En mars 2011, l’amie déménage et c’est une nièce de Mme Caron qui accueille la famille en catastrophe. 11 dans un T4, c’est difficilement supportable. La nièce attend bientôt un nouvel enfant et souhaite récupérer l’intégralité de son appartement début juin 2011.

Épuisée

Éliane et ceux qui soutiennent sa famille savent bien qu’il est illégal d’occuper un appartement vide. Mais, malgré le soutien de travailleurs sociaux, la famille est épuisée moralement et physiquement par des années de démarches auprès d’organismes HLM et d’élus qui n’ont pu faire que des promesses non tenues. Aussi, lundi 6 juin, ils squattent symboliquement un appartement dans un immeuble promis à la démolition, avec le soutien d’amis, de voisins et d’une association de quartier, HLM Orange. Devant l’urgence de la situation, le directeur de l’organisme HLM propose en fin d’après-midi à la famille un logement T4 libre, le temps que s’achève la construction du T6 promis.