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À lire et à voir en janvier 2018

A lire

Rencontre avec Jean-Michel Defromont et Kysly Joseph

Ils signent un livre collectif en hommage au courage haïtien.

12 janvier 2010. Haïti est secoué par un séisme de magnitude 7. Plus de 230 000 personnes perdent la vie. À l’occasion du 8ème anniversaire, les éditions Quart Monde publient « Ravine l’espérance, cette semaine-là à Port-au-Prince ».
Après la catastrophe, Jean-Michel Defromont, volontaire permanent d’ATD Quart Monde, est envoyé en Haïti. Pour écrire, avec les gens. Écrire pour survivre.
Quand il rentre, on lui dit que six personnes, dont cinq rescapées, veulent continuer l’aventure.  » Impossible « , estime d’abord Jean-Michel Defromont, venu présenter le livre avec Kysly Joseph, co auteur, le 5 décembre 2017 au siège d’ATD Quart Monde à Montreuil, « Coordonner l’écriture avec deux écrivains c’est déjà complexe ! Alors sept, on n’y arrivera jamais ! « . On lui répond alors : « Mais tu sais, à Haïti on a l’habitude de rendre possible l’impossible ».
Sept ans plus tard, « Ravine l’espérance » vient lui donner tort. Sept ans de travail, d’écriture et de réécriture, pendant lesquels aucun des auteurs, tous compagnons d’engagement d’ATD Quart Monde, n’a raté une séance ! Preuve de la volonté inébranlable qui les a poussés à écrire.
Les auteurs ont pris le parti de la fiction, nécessaire pour garder une certaine distance. « Ecrire m’a libéré, explique Kysly Joseph qui venait de rentrer à Lyon après un séjour dans sa famille haïtienne quand s’est produit le séisme. Je me demandais : pourquoi moi, j’ai été épargné ? Mes cauchemars se sont estompés. »
Les voix des personnages se mêlent pour conter l’histoire de ce bidonville à flanc de colline de la capitale. Jesula, 8 ans, abandonnée par sa mère en quête d’un avenir meilleur et recueillie par une famille du bidonville. Mickenson, garçon des rues cherchant à survivre au jour le jour. Fati, animatrice de bibliothèque de rue. Vinila, veillant sur le quartier. Et tant d’autres…
Un roman intime et haletant, hommage au courage de ces habitants d’Haïti qui, bien avant le séisme, se battaient déjà chaque jour pour la dignité.
Sarah Philippe

Ravine l’Espérance
Cette semaine-là à Port-au-Prince
Jean-Michel Defromont, Louis-Adrien Delva, Kysly Joseph, Laura Nerline Laguerre, David Lockwood, Jacques Petidor et Jacqueline Plaisir, 2017, Éd. Quart Monde, 400 p., 10 €

A noter

Le 11 janvier, lancement à Paris, au siège de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), de « Ravine l’Espérance » à l’occasion du 8ème anniversaire du séisme en Haïti en présence d’Isabelle Perrin, présidente du Mouvement international ATD Quart Monde, de Kysly Joseph et Jean-Michel Defromont.
Si vous souhaitez participer à cette rencontre :
merci d’écrire (si possible avant le 7 janvier) à patrick.de.bellescize@atd-quartmonde.org qui vous enverra une invitation officielle (dans la limite des places disponibles)
Accueil sur place à partir de 18h30. La carte d’identité sera demandée à l’entrée.

On a aimé

Les Passeurs de livres de Daraya
Delphine Minoui, 2017, Seuil, 160 p.
Pendant quatre ans, une journaliste a essayé de suivre par Skype et WhatsApp, un groupe de résistants, à huit kilomètres du centre de Damas. Dans les ruines des maisons bombardées, ils ont trouvé des livres. Ils ont construit une bibliothèque, sous la mitraille, dans les caves. Grâce aux livres, ils sont devenus libres.
André Modave (Saint-Ouen l’Aumône)

Revue Quart Monde n°244
Quel souffle anime nos engagements ?
La culture, les spiritualités s’adressent à la part d’humain en chacun(e) qui dépasse le simple « homme agissant » pour permettre à l’homme tout entier, dans sa complexité, de se réaliser. Les plus pauvres cherchent aussi à nourrir en eux ce terrain d’humanité. Des membres d’ATD Quart Monde et d’autres nous livrent leur réflexion sur cet élan qui les pousse à s’engager pour plus de vie et de justice.

A voir

La chronique de Bella Lehmann-Berdugo

Belinda. Marie Dumora. Documentaire. France. 2017. 1H47.

Dans l’est de la France, la cinéaste a filmé Belinda, jeune fille yéniche (branche des Tziganes), entre l’âge de 9 ans et 23 ans. Elle vit dans un foyer avec sa sœur Sabrina qui sera ensuite placée dans une famille d’accueil. Rupture douloureuse. A 15 ans, retour chez leur mère (le père est en prison). Les liens familiaux apparaissent très forts. Beaucoup de scènes au téléphone pour garder le contact avec les êtres aimés et avec l’éducateur, figure bienveillante. Puis Belinda à 23 ans, très maquillée. Thierry, son amoureux, sort juste de prison. La préparation de leur mariage occupe une bonne partie du film. La figure du père, ses origines, les persécutions de l’Histoire, élargissent le champ. Ils ne travaillent pas (de quoi vivent-ils ?) : les jugements iront bon train. Pourtant l’énergie combative de Belinda traverse ce parcours montré dans la durée, avec connivence et tendresse.

Fortunata. Serge Castellito. Fiction. Italie. 2017. 2H10.VOST.

Dans la banlieue de Rome, Fortunata, en instance de divorce, jeune mère courage d’une petite fille, est coiffeuse à domicile. Son rêve : ouvrir un salon. La rencontre avec le psychologue de l’enfant, un homme attentif qui la regarde différemment, bouleverse le cours de sa vie. Le charme de l’héroïne tient autant à son physique qu’à sa combativité face aux difficultés de la vie. On peut regretter certains effets pathos et quelques scènes racoleuses déconseillées au jeune public.

L’enfant de Goa. Miransha Naïk. Fiction. Inde/Pays-Bas/ France. 2017. 1H34.VOST.

Près de Goa, Santosh, 16 ans, vit avec sa grand-mère dans un village avec des « immigrés » d’autres états de l’Inde. Juze, maître esclavagiste des temps modernes, leur fournit un logement et un labeur précaires (récoltes). L’adolescent veut concilier école et travail en dépit des coups et menaces. Le récit met en valeur les réalités violentes de la région, à deux pas des plages idylliques pour touristes. Des scènes peuvent choquer les enfants.