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Rencontre avec des délégués venus du Liban et d’Égypte

Salwa, Sandra, Jessy et Georges ont participé début juin à un séminaire international sur la
violence et la pauvreté organisé par ATD Quart Monde. Avant de regagner leur pays, ils ont
confié leurs réflexions à Feuille de route.Tous les quatre savent ce que signifie de vivre dans l’exclusion.La violence, le rejet, la faim, ils connaissent directement ou indirectement. Mais ils n’imaginaient pas « qu’en France, la patrie des droits de l’homme, il existe autant de misère », comme l’explique Sandra. Une femme a raconté lors du séminaire que son bébé lui avait été retiré à sa naissance, sans qu’elle ne puisse le voir. « Au Liban, s’exclame Sandra, une telle chose serait
impossible! » Georges est impressionné de constater qu’en France, lorsqu’une famille est très pauvre, on décide parfois du sort des enfants sans respecter l’avis des parents.

Delegues_arabes_450-48571De gauche à droite : Salwa Ibrahim, Sandra Skaf, Jessy El Haiby, Georges Matar et Hélène Rozet, volontaire permanente d’ATD Quart Monde (ph. JC Sarrot). Georges, père de six enfants, est gardien dans un supermarché où il travaille douze heures par jour. Sandra, mère de deux enfants, est d’origine Sri lankaise et travaille comme femme de ménage. Jessy travaille dans une grande entreprise à Beyrouth. Tous trois sont membres actifs de l’association Beïtouna (« notre maison » en arabe) [2]. Salwa, égyptienne, est engagée près du Caire dans le mouvement Tapori, branche enfance du Mouvement ATD Quart Monde.

 

Les pauvres responsables

Jessy s’étonne : « En France, vous avez un État fort censé agir contre la pauvreté, et pourtant vous rencontrez des situations comme celles-là ! » En entendant certains témoignages, Salwa a le sentiment qu’« en Europe, la société rend les pauvres responsables de la pauvreté. » Elle s’étonne elle
aussi : « En Égypte, on accuse la société, pas les pauvres. »

Résoudre les problèmes chez nous

Salwa a découvert que « chaque pays connaît des problèmes », et pas seulement le sien. « Dans les pays arabes, explique-t-elle, on pense qu’en Europe et en Amérique, les gens ne souffrent pas. Cela pousse les jeunes à émigrer. On doit travailler davantage à améliorer la situation de notre pays. »

Renforcés

Sandra, Jessy, Georges et Salwa repartent renforcés par leur rencontre avec des personnes d’autres pays. Sandra compte partager cette force avec les familles de Beïtouna , la force de savoir que les gens sont nombreux dans le monde à être « en guerre contre la misère. » Savoir cela, dit-elle, est important « pour la dignité de mes enfants. » Jessy, engagée avec les jeunes au sein de Beïtouna, repart à Beyrouth avec la volonté de s’impliquer encore davantage avec eux.

Nous motiver les uns les autres

Salwa estime qu’elle a « une responsabilité face à la montée de la pauvreté dans mon pays. Je repars avec une meilleure compréhension de ce que vivent les gens et avec l’envie d’approfondir mon engagement dans la société, de parler avec mes amis et d’arriver à nous motiver les uns les autres
pour agir ensemble, au sein d’ATD Quart Monde ou ailleurs. ATD Quart Monde rassemble tout le monde, quelles que soient sa nationalité et sa religion, et doit grandir dans tous les pays et en particulier en Égypte. »

Jean-Christophe Sarrot

 

Étape d’un travail dont Feuille de route reparlera et qui aboutira à un colloque
public à l’Unesco le 26 janvier 2012.

Créée en 1999 à Beyrouth, capitale du Liban, Beïtouna est implantée dans un
quartier qui accueille de nombreux réfugiés du Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique.
Son objectif est de développer des relations d’entraide et de solidarité entre les familles
de différents milieux, origines et religions. Voir http://bit.ly/iv14w7