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Entrons en campagne

En vue des élections de 2012 en France, ATD Quart Monde publiait en juin 2011 une « Lettre ouverte aux partis politiques, à leurs militants et à toutes les personnes vivant en France ». Lisez-la et parlez-en autour de vous (1).Cette lettre fait déjà l’objet de débats citoyens sur les valeurs de fond de la République : non à la préférence nationale ; oui à la liberté, cessons de contrôler les pauvres comme fraudeurs ; oui à l’égalité, cessons la discrimination pour origine sociale ; oui à la fraternité, apprenons les uns des autres, avec tous et en particulier avec les plus démunis qui ont une expérience et un savoir indispensables à la démocratie.

Pierre-Yves Madignier témoigne : « Cette lettre a nourri des échanges approfondis avec Marc-Philippe Daubresse, Secrétaire général adjoint de l’UMP, Harlem Désir, Secrétaire national à la coordination au Parti Socialiste et Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF. Ils souhaitent la mettre en débat au sein de leur parti leurs partis respectifs. J’invite les militants des partis, des syndicats, des associations et des entreprises à se faire l’écho de cette lettre là où ils se trouvent, afin qu’elle soit encore davantage diffusée et débattue. »

Des personnalités apportent leur soutien en la co-signant (2). Parmi elles, la comédienne Brigitte Fossey : « Je souhaite signer cette lettre, en accord avec le sens et les termes qu’elle contient, et j’espère que des citoyens de droite, du centre et de gauche se joindront à nous, car la démocratie doit progresser aussi chez tous, ainsi que la justice et les droits de l’homme. » « J’ai signé cette lettre ouverte, explique Nonna Mayer, directrice de recherche au CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), parce qu’elle rappelle utilement que la politique devrait d’abord être ce qui unit et rapproche, non ce qui exclut ou sépare. En pleine crise économique, faire entendre la voix des exclus, des précaires, des défavorisés, des oubliés des sondages et des programmes des partis, est plus que jamais nécessaire. »

Pour Philippe Warin, responsable scientifique de l’ODENORE (Observatoire DEs NOn REcours aux droits et services) et autre co-signataire, « il faut que les politiques entendent qu’il existe dans notre pays des populations entières qui n’accèdent plus aux droits. Des travaux du CNRS montrent que ce n’est pas la fatalité, mais l’effet de processus sur lesquels il est possible d’agir si la volonté existe, on le voit par endroits. Que les politiques se saisissent donc enfin de cette réalité qui a un nom : le non-recours aux droits, et est l’envers de la « fraude sociale » présente dans tant de discours qui empestent. Or la réalité du non-recours n’est en rien mineure par rapport celle de la fraude, au contraire ; le problème à traiter est là, aussi urgemment. »