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30 jeunes à Budapest : jeunes et plein de choses dans la tête

Du 2 au 8 décembre, à Budapest en Hongrie, Ana Maria Covaciù a participé à une session de travail organisée par ATD Quart Monde et le Conseil de l’Europe (1), avec 30 jeunes d’Allemagne, du Royaune-Uni, de Belgique, d’Espagne, de France, d’Italie et de Pologne. Feuille de route l’a rencontrée.Ana Maria a 20 ans. Originaire de Roumanie, elle est arrivée en France il y a six ans avec sa famille. Elle habite à Saint-Denis près de Paris et se forme afin de travailler dans le milieu associatif. Son père est ouvrier dans le bâtiment, son frère employé dans une entreprise de déménagement. Elle a connu ATD Quart Monde grâce à la bibliothèque de rue que le Mouvement anime à Saint-Denis depuis plusieurs années. Tout de suite, elle a été touchée par cette action qu’elle trouve très importante car, dit-elle, « les enfants vont grandir avec la possibilité et l’espoir que les choses vont changer. »

Elle a appris le français à son arrivée et le parle maintenant parfaitement. « Au début, je ne comprenais pas le mot « bonjour ». Ce mot me faisait beaucoup rire », se rappelle-t-elle avant d’ajouter : « Je voulais aller à l’école. »

Depuis quelques semaines, Ana Maria a rejoint le groupe jeunes de l’Université populaire Quart Monde d’Île-de-France. « Beaucoup de jeunes de notre âge ne pensent qu’à la musique, aux sorties, etc. Mais là, cela m’impressionne de voir des jeunes qui réfléchissent à ce qu’ils vivent et qui pensent aux autres. »

C’est cette envie de rencontrer d’autres jeunes et de savoir ce qu’ils vivent qui l’a conduite à Budapest début décembre. « Il y a beaucoup de choses qu’il faudrait changer pour que les jeunes puissent avoir la parole, qu’ils soient aidés dans leurs projets, que quelqu’un les pousse, les conseille et leur donne l’espoir. C’est difficile pour des enfants d’avancer dans la vie, quand ils voient que leurs parents ont des difficultés. Et pour les parents, c’est décourageant. Ils voudraient que les enfants réussissent à l’école, que la famille ait une maison, que tout le monde soit au calme. Les enfants ont toute la vie devant eux. Je suis optimiste. Sinon, que ferait-on ? Ce que j’aime chez les gitans, c’est qu’ils ont toujours l’espoir. Si quelqu’un a un travail et le perd, il saura toujours se débrouiller pour en retrouver un. Les gens disent : « Les gitans, les roms, ils ne veulent pas travailler. » Mais si tu as peur, tu n’auras jamais la chance de découvrir l’autre. On dit aussi, souvent : « Tu es jeune et tu n’as rien dans la tête. » C’est tout le contraire : tu es jeune et tu as plein de choses dans la tête ! »

JCS