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17 octobre 2013 dans le monde : la misère est insupportable, mais pas inéluctable

Quelques moments forts de la 27e Journée mondiale du refus de la misère (voir aussi le site www.refuserlamisere.org).

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Photos ATD Quart Monde, Jean-Christophe Foureau, Jhiwsel Luna Rios, Carmen Martos

PRÉJUGÉS ET DISCRIMINATION, HIER ET AUJOURD’HUI

Lors de la révolution de 1789, les plus pauvres furent exclus des droits politiques. On établit une distinction entre les citoyens dits « actifs » et ceux dits « passifs » selon leur capacité de payer des impôts ou non.
Cette exclusion basée sur des préjugés allait durer pour les hommes jusqu’en 1848 à travers le suffrage censitaire. Les femmes, elles, attendront 1945 pour pouvoir voter.

Extraits de témoignages préparés pour le 17 octobre 2013 et provenant de Lorraine, du Luxembourg et d’Allemagne

« Des personnes se sont moquées d’une femme qui venait de tomber dans la rue pour cause d’ébriété ! Personne n’est venu à son secours, comme si, pour les personnes pauvres, c’était normal d’être allongé sur le trottoir ! J’ai grandi dans des foyers. Je n’y ai pas toujours très bien vécu. On m’a regardée comme si j’avais la peste quand je me suis dirigée vers la femme pour l’aider. En quoi sommes-nous différents ? Faut-il avoir vécu l’enfer pour penser à secourir des personnes qui ont comme seule faute de boire pour supporter leur malheur ? Pour moi, cette femme était malade et il fallait la secourir. » (Pauline)

« Dans un hôpital, une personne vient prendre rendez-vous et présente sa carte de couverture maladie universelle. La secrétaire lui dit à voix très haute : “Vous êtes à la CMU, donc vous pouvez attendre plus longtemps.” Cette personne s’est sentie humiliée devant toutes les autres. » (Laurence)

« Pour la recherche d’un logement, c’est galère. On ne nous propose que des logements sociaux insalubres, même si on peut payer. » (Quentin)

« Certains agents immobiliers ont des consignes claires, données par les propriétaires, comme celles de ne pas proposer de logement à certaines catégories sociales. » (Gérald)

« Je ne comprends pas le français. Ici, à Luxembourg, tous les courriers officiels sont en français ! J’avais reçu une lettre d’un avocat. J’ai demandé à mon assistante sociale de me la traduire, elle m’a répondu : “Ça ne sert à rien, vous n’avez pas besoin de savoir ce qu’il y a écrit, car vous n’y comprendrez de toute façon rien !” » (Karine)