« S’associer avec les plus pauvres » : originalité d’une pensée toujours actuelle

Joseph Wrésinski (12 février 1917 – 14 février 1988) 20ème anniversaire de la mort du fondateur d’ATD Quart Monde

« Ce n’est pas tellement de nourriture, de vêtements qu’avaient besoin tous ces gens, mais de dignité, de ne plus dépendre du bon vouloir des autres. »

Joseph Wrésinski s’installe dans le camp de sans-logis de Noisy-le-Grand et y fonde en 1957 le mouvement ATD Quart Monde avec une certitude : la misère ne peut être vaincue qu’en s’associant avec les plus démunis. Vingt ans après sa mort, la démarche qu’il a initiée est toujours actuelle.

Lui-même né dans un camp de réfugiés, Joseph Wrésinski restera en rébellion contre la stigmatisation des exclus. Il s’oppose à la charité paternaliste et exige que la dignité des plus pauvres soit reconnue et respectée. L’expérience, le savoir et les aspirations des personnes démunies sont le fondement de son action et de ses propositions. Provoquant le questionnement et la réflexion chez chacun, les pauvres et les autres, Joseph Wrésinski propose un projet de société et portera le débat dans l’arène politique.

C’est au nom des aspirations des hommes et femmes du Quart Monde, qu’il présente son rapport « Grande pauvreté et précarité économique et sociale » adopté par le Conseil Économique et Social en 1987. Ses conclusions sont exigeantes : la lutte contre la misère passe par l’accès aux droits fondamentaux et la participation des plus démunis aux choix les concernant. Ce rapport inspirera des initiatives politiques importantes telles que le RMI, la CMU et la loi d’orientation sur les exclusions.

La même année, le 17 octobre, Joseph Wrésinski rassemble cent mille personnes au Trocadéro à Paris pour la première Journée mondiale du refus de la misère. Tous sont réunis autour d’une conviction : « Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. »

Aujourd’hui, des personnes de tous âges, de toutes confessions et de toutes origines sociales pérennisent la démarche de Joseph Wrésinski. A travers le monde, des personnes de la misère sont acteurs de changement et des volontaires-permanents, présents là où vivent les très pauvres, s’engagent dans la durée avec eux. Une clé pour venir à bout de l’exclusion.

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