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Loi sur la refondation de l’École : « La dynamique se lance »

Le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) a rendu le 16 janvier un avis sur le projet de « loi d’orientation et de programmation pour une refondation de l’école de la République », projet qui doit être discuté au Parlement entre février et l’été.
Rencontre avec Marie-Aleth Grard, représentante d’ATD Quart Monde au CESE.

Quel est votre sentiment sur ce projet de loi ?

C’est un grand pas en avant. Il accroît les moyens financiers et humains à l’école et au collège, relance une vraie formation des enseignants qui n’existait plus et affirme l’objectif de la réussite de tous les élèves. Dans son avis, le CESE insiste sur la rapidité avec laquelle le gouvernement doit publier les décrets d’application, afin que les choses ne tardent pas à se mettre en place.

Quelle place ce projet de loi accorde-t-il aux parents ?

Le travail de concertation piloté par ATD Quart Monde, qui a associé en 2011-2012 onze organisations de l’éducation et des familles confrontées à l’extrême pauvreté, avait abouti à six propositions communes (Présentées dans le cahier Construire ensemble l’école de la réussite de tous ) dans les domaines des relations enfants-parents-enseignants, de la pédagogie et la coopération dans la classe, de la formation des enseignants, de l’orientation en collège et de l’enseignement spécialisé. Il a mis en évidence que l’on ne peut lutter contre l’échec scolaire sans améliorer le dialogue entre l’école et les parents – en particulier ceux qui sont les plus éloignés du milieu scolaire. Le projet de loi dit ceci dans son annexe : « Les familles doivent être mieux associées aux projets éducatifs d’école ou d’établissement […] Il s’agit d’accorder une attention particulière aux parents les plus éloignés de l’institution scolaire par des dispositifs innovants et adaptés. »

Et que dit-il sur la coopération à l’école ?

Il ne mentionne pas spécifiquement la coopération, mais insiste sur la formation des enseignants (en formation initiale et continue) aux pédagogies innovantes. L’avis du CESE insiste explicitement sur la formation des enseignants à la pédagogie de la coopération.

Il est important de sensibiliser nos élus à ces dimensions, c’est pourquoi j’invite celles et ceux qui le désirent à lire l’avis du CESE et à se procurer le cahier Construire ensemble l’école de la réussite de tous (1) pour le présenter à leur député et à leur sénateur avant le débat parlementaire.

JCS

Quelques points du projet de loi

– Recentrer le rôle de l’école maternelle sur l’éveil des enfants, le développement de la confiance en soi et de l’envie d’apprendre, la prévention des inégalités et des difficultés scolaires,
– Repérer et diffuser les innovations pédagogiques les plus pertinentes,
– Revenir à une sectorisation (carte scolaire) ou à d’autres modalités de régulation favorisant la mixité scolaire et sociale,
– Proposer à tout jeune sortant du système éducatif sans diplôme une durée complémentaire de formation qualifiante,
– Renforcer l’accueil des enfants de moins de trois ans dans les secteurs de l’éducation prioritaire et les secteurs ruraux isolés afin de lutter contre la difficulté scolaire,
– Créer des conseils école-collège afin d’assurer la continuité entre l’école élémentaire et le collège,
– Privilégier une évaluation des élèves positive et compréhensible par les familles, à une notation sanction à faible valeur pédagogique,
– Créer un Conseil supérieur des programmes, avec une ouverture sur les pédagogies innovantes, ainsi qu’un Conseil national d’évaluation du système éducatif. Leurs rapports annuels et avis seront publics,
– Créer des Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) qui recruteront plus tôt des candidats, permettront une plus grande mixité sociale des professeurs et renforceront leur formation sur le terrain.