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Démolition-reconstruction à Sainte-Eulalie : enfin le relogement !

CitéSteEulalie
La démolition-reconstruction a été retardée plusieurs années parce que des gens du village ne voulaient pas que soit reconstruite une cité pour cette population. Des dizaines de quartiers en France sont en démolition-reconstruction. Pour une grande majorité, les délais légaux de cinq ans sont dépassés et des enfants vivent toute leur enfance dans une cité en démolition, plus entretenue. Les familles sont dans la crainte de se voir proposer des logements HLM inabordables car l’évolution du parc locatif n’est pas contrôlée par les pouvoirs publics (voir sur http://bit.ly/1cG3xOC notre étude remise au ministre de la Ville).

Depuis 1995, la cité des Ruaults à Sainte-Eulalie près de Bordeaux a connu plusieurs projets de réhabilitation. Sa démolition a été décidée en 2005. Aujourd’hui, les habitants sont impatients de déménager.

La cité, construite en 1962, compte 230 logements en copropriété. 130 sont encore occupés. Les autres habitants sont partis ces derniers mois, ne supportant plus les appartements dégradés, la saleté, les rats, le bruit et l’incertitude sur l’avenir. En 2008, Sabrina, 12 ans est décédée, tombée d’une fenêtre en s’accrochant à un volet abîmé.

En 2013, la mairie de cette ville de 4800 habitants livrera 270 logements répartis sur huit sites, dont 180 logements sociaux, afin d’accueillir des familles des Ruaults mais aussi d’autres communes. Des logements neufs, bien isolés et, normalement, avec des loyers moins élevés que les loyers privés de la cité. Quelques jeunes des Ruaults ont été embauchés pour leur construction.
Jeanine Roger, membre d’ATD Quart Monde qui anime ici une bibliothèque de rue depuis plusieurs années, le confirme : « Depuis qu’elles ont vu les futurs logements, les familles sont impatientes. »

La violence, c’est :
– la saleté, les rats, le bruit,
– une cité qui n’est plus entretenue pendant des années,
– savoir que le lieu où l’on a toujours vécu sera détruit,
– la mort d’une adolescente.

La bibliothèque de rue a réalisé fin 2011 un livre avec les enfants de la cité : Le beau pays des enfants des Ruaults . Un livre que chaque famille gardera comme un précieux souvenir. Car, comme dit Maryse Lague qui habite ici depuis 28 ans, c’est aussi une souffrance de quitter un endroit où l’on a vécu longtemps et qui va disparaître.

La paix, c’est :
– la bibliothèque de rue,
– un logement sain et pas trop cher en 2013,
– faire ce qu’il faut pour bien vivre avec ses voisins.

Le prochain défi est que chacun s’intègre dans son nouveau quartier. Le centre social et son directeur Claude Guillaumanet ainsi que la municipalité et les institutions accompagnent ces changements importants dans la vie de la commune. Un temps fort de rencontre a été le festival Festi’lalie, du 15 juin au 24 août : des concerts organisés au plus près des nouveaux logements, avec la participation des habitants et des décors d’appartements reconstitués sous les arbres, afin que les futurs voisins fassent connaissance.

JCS