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« Croisement des savoirs scientifiques et autochtones »

Dans un numéro récent de la revue Québécoise « Développement Social (DS) » (Vol. 11, No 3, février 2011) est paru un article au sujet du « Croisement des savoirs scientifiques et autochtones » par Angèle-Anne Brouillette, du comité de rédaction.

« Croisement des savoirs scientifiques et autochtones »Dans un numéro récent de la revue Québécoise « Développement Social (DS) » (Vol. 11, No 3, février 2011) est paru un article au sujet du « Croisement des savoirs scientifiques et autochtones » par Angèle-Anne Brouillette, du comité de rédaction.
L’évolution des approches dans la recherche relative aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis au Québec est ici analysée, montrant comment on est passé d’une situation où ces populations étaient sujets de recherche, au fait qu’elles sont maintenant au cœur des préoccupations gouvernementales et ont acquis le droit de définir leurs propres priorités de recherche. Cela a été possible par un « croisement » des savoirs scientifiques et autochtones. La question qui se pose aujourd’hui est alors : quels défis reste-t-il à relever pour pousser plus loin le dialogue entre les communautés autochtones et scientifiques?
Or il y a assez clairement une certaine analogie entre le « croisement » dont il est question ici et le « Croisement des savoirs » du programme Quart Monde – Université. En particulier on peut lire ici : « Les Autochtones, en s’imposant à la fois comme acteurs politiques, sujets connaissant et réflexifs détenteurs de savoirs spécifiques … contribuent […] à transformer le monde universitaire » ; et encore : « … en 2005 a été adopté le Protocole de recherche des Premières Nations du Québec et du Labrador, dont les trois principes directeurs sont le partage du pouvoir, l’équité et le respect » et, plus loin : « pour donner la parole aux Autochtones, il faut leur donner du temps. La recherche scientifique s’est construite sur plusieurs siècles. On ne peut pas demander à un Autochtone de sortir sa connaissance de sa bibliothèque ou d’un site Internet … ».
Au delà de ces analogies, restent cependant des différences, comme par exemple le fait que l’accès à des diplômes universitaires pour certains autochtones a joué un rôle décisif dans la possibilité de réaliser ce « croisement » des savoirs scientifiques et autochtones.
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Dans ce contexte, Marie Roué, anthropologue et spécialiste des peuples arctiques et subarctiques, est intervenue au « Forum des associations » à la Cité Internationale Universitaire de Paris, en janvier dernier, notamment sur la question : « Comment plusieurs groupes sociaux (y inclus les scientifiques) peuvent-ils gérer un même lieu ensemble en tenant compte de la diversité de leurs savoirs, pratiques et représentations ? ». Ses derniers travaux concernent le rôle des ONG et plus généralement celui de la médiation entre les groupes indigènes et la société globale.
L. Mosca, le 20 mars 2011