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Des lecteurs nous écrivent en janvier 2011

Est-ce la fin de tout ?

Extrait de la lettre de M. Alain-Yves B., Saint-Cloud, 11 novembre 2010.

« La lecture du Feuille de route d’octobre 2010, plus coloré que jamais, m’incite à réagir. Le cahier central sur le thème « À quand une sécurité de revenus ? » est en effet un peu déprimant. On a l’impression que dans notre pays tout se désagrège et que c’est la fin de tout. S’il est certain que la France comme tout l’Occident souffre d’une crise sans précédent, toutefois notre pays dispose d’un arsenal assez conséquent pour lutter contre la misère : nous avons mis en place un RMI, devenu RSA, une CMU, des aides sociales en tout genre, par le biais des municipalités, des départements et des régions. »

Extrait de la réponse de Feuille de route :

« Ce n’est en effet pas notre habitude de décrire la dureté des situations que vivent des centaines de milliers de familles en France. Mais nous nous sommes dit qu’il fallait le faire au moins une fois cette année, car il peut être encore plus violent de taire en permanence ces situations et de donner à penser que le RSA, la CMU, l’aide au logement, etc. aident ces familles à garder la tête hors de l’eau. Vous savez sans doute que le RMI avait perdu depuis 1990 environ 25 % de sa valeur par rapport au SMIC, que le RSA n’a rien changé et que le RSA « saute » beaucoup plus souvent que le RMI. Quant à la CMU complémentaire, il est de plus en plus compliqué d’en bénéficier, même quand on y a droit. Ce qui fait que les non-recours aux soins augmentent. Quand l’emploi se fait de plus en plus dur à trouver et quand les dépenses (loyers,  alimentation, services essentiels liés au logement, transports…) augmentent sans discontinuer, réaliser l’équilibre budgétaire devient mission impossible pour beaucoup de familles.

Pourtant, vous le dites bien, il faut aussi montrer et encourager les initiatives et la générosité de ceux qui s’engagent, malgré ces temps de crise, pour essayer de faire marcher les choses autrement. Votre réaction nous fait réfléchir et nous pensons mettre davantage en valeur, à partir du numéro de janvier, des « choses qui bougent », des faits positifs qui montrent que, malgré les difficultés, des choses avancent, des  situations changent, des initiatives réussissent. N’hésitez pas à nous faire part de telles initiatives si vous en connaissez. »

Lorsque j’étais enfant

Lettre de Christiane B., St-Sauveur de Landemont (49), en réponse au questionnaire sur l’école paru dans Feuille de route en novembre 2010.

« Lorsque j’étais enfant, l’école était pour moi un cauchemar. C’était une confrontation permanente avec les élèves qui s’en sortaient normalement et moi qui étais toujours dans le peloton de queue. Je ne le supportais pas. La plupart des enseignants étaient humiliants. J’étais scolarisée dans une école catholique privée et ceux qui ont compté pour moi étaient deux personnes laïques mais qui avaient saisi mes difficultés.

Mon milieu social était défavorisé, donc j’ai été poussée dans le monde du travail. Curieusement, c’est à partir de ce moment-là que je fais les bonnes rencontres. C’est un désir de savoir, de découvrir qu’un autre monde existe et c’est à nous, avec parfois des moyens simples, d’aller de l’avant. J’ai maintenant 64 ans, je suis infirmière depuis 38 années, j’ai adoré mon métier, la preuve je travaille encore après avoir élevé quatre enfants.

Merci de m’avoir donné le moyen d’exprimer une douleur enfouie depuis tant d’années. Pour être un brin positive, je pense que l’école a changé, les enseignants aussi. J’y crois… »