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Nouvel An, nouvel élan ?

Bert-Luyts_120-ce3c6Nouvel An, le temps de l’échange des vœux. Souhaiter l’éradication de la misère, ou plus modestement, qu’en 2013, nous nous approchions de cette cible, c’est facile. Dire ce que nous souhaiterions comme prochaines étapes, pas si évident.

Le gouvernement s’est risqué à cet exercice : le 11 décembre, le Premier Ministre, M. Jean-Marc Ayrault, a annoncé les grandes lignes et quelques mesures d’un plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté. Après le comité interministériel de lutte contre l’exclusion du 22 janvier, nous devrions connaître les détails de ce plan.

Nous serons déçus, forcément, parce que tant de propositions pourtant nécessaires et légitimes, élaborées et discutées dans sept groupes de travail lors de six ou sept réunions consécutives en octobre et novembre, ne seront pas retenues.

Et pourtant, j’ai senti le vent tourner. Le ton a changé : « Mon gouvernement n’accepte pas et n’acceptera jamais ni le cynisme, ni la stigmatisation. La pauvreté n’est pas une fatalité, la précarité n’est pas un fléau qui s’abat au hasard sur une partie de la population. Ce n’est pas non plus une marque d’infamie » , a dit M. Ayrault.

Juste avant, Mme Adobati, militante ATD Quart Monde de Nancy, avait parlé du poids de la stigmatisation: « Quand on a le RSA (Revenu de Solidarité Active), on n’ose pas le dire, on n’ose plus croiser le regard des autres, on a le sentiment de devoir toujours se justifier devant les travailleurs sociaux. »
Le gouvernement veut mettre en œuvre la participation des personnes en situation de pauvreté à l’élaboration et au suivi des politiques publiques, en s’inspirant de la pratique du 8e collège du CNLE (Conseil National des politiques de Lutte contre la pauvreté et l’Exclusion sociale).

Aujourd’hui, j’ai envie d’y croire. Je sais que le gouvernement ne fera pas tout, mais que nos initiatives de citoyens, nos efforts pour vivre mieux tous ensemble, notamment avec les personnes qui vivent dans la grande précarité, peuvent contribuer beaucoup à ce que chacun ait accès aux droits de tous et à ce que les idées reçues sur les plus défavorisés soient corrigées.
Le gouvernement appelle à la coopération des collectivités territoriales, des partenaires sociaux, des associations et des citoyens. Je veux répondre « présent ». Et je souhaite que nous soyons nombreux à contribuer, avec détermination et persévérance, à ce nouvel élan.