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Les jeunes refusent le mépris et la division

1973, premier rassemblement de Jeunesse Quart Monde. Joseph Wresinski s’adresse aux militants réunis : « Vous êtes de ceux qui ont hérité de toute la misère du monde. On ne cesse de vous la mettre sur les épaules de façon à vous empêcher de relever la tête et de révéler la vérité au monde. »

1985, Année internationale de la jeunesse. Le Bureau international du travail à Genève accueille mille délégués de Jeunesse Quart Monde qui proclament : « Nous ferons du monde une école, un atelier, une université de paix et de liberté, où chacun aura la parole, où personne ne sera méprisé, où tous pourront apprendre à réfléchir et à exercer un métier. Les gouvernements, les syndicats, les entreprises, les universités ne feront plus fi de nous. »

2010, Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Si les aspirations de cette jeunesse avaient été prises au sérieux et soutenues, l’Union Européenne n’aurait jamais pu se contenter de l’objectif de réduire d’un quart le nombre de pauvres d’ici 2020 : c’est une déclaration d’abandon pour les trois quarts restants, soit 60 millions de personnes en Europe.

Forts de leur expérience, les jeunes l’affirment : « La misère, c’est des injustices et des violences dans tous les sens » (séminaire international « La violence faite aux pauvres ». Ile Maurice, déc. 2009). Avec eux, nous disons : assez de ces analyses qui culpabilisent les pauvres comme s’ils avaient inventé le chômage, l’exclusion et la discrimination et qui les condamnent à vivre dans la crainte. Assez de ces mesures sécuritaires qui divisent, font de certains des « étrangers » et rendent si difficile le vivre ensemble dans les quartiers. Assez de ces politiques qui écrasent l’intelligence et minent l’espoir des jeunes, engendrent l’inutilité des mains et des savoirs de toutes celles et ceux qui sont abandonnés à travers le monde, seuls face à l’injustice de la misère.
Forts de leurs engagements, les jeunes refusent de laisser certains derrière ou dehors. L’avenir est là. C’est pourquoi, le 17 octobre prochain, proposons un choix de société : investir dans la jeunesse !

Eugen Brand, Délégué général du Mouvement international ATD Quart Monde