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Du partage des savoirs à la paix

La communauté internationale regorge de déclarations, pactes et chartes, proclamant justice, liberté et paix pour
tous. Aux engagements d’éradiquer la misère, s’ajoutent les promesses faites à la suite de catastrophes comme celle survenue en Haïti en 2010.

Quelle mémoire nos sociétés gardent-elles de ces promesses et engagements ? À qui ceux qui les ont formulés rendent-ils des comptes ? Cela fait-il évoluer les politiques, les lois et les institutions pour un meilleur vivre ensemble ?

eb-99b03Au niveau de l’éducation pour tous, par exemple, aucun pays au monde n’a, à ce jour, su réaliser la promesse d’une école où tous les enfants, sans exception aucune, grandiraient et s’épanouiraient dans la découverte, la liberté et le travail, développant de manière harmonieuse et créative leurs ressources sociales, artistiques, spirituelles, manuelles et intellectuelles.

Pourtant, des initiatives existent, comme celle de cet enseignant de zone d’éducation prioritaire, en France, qui établit une sorte de contrat avec ses élèves et leurs parents, au début de chaque année scolaire. Ils se mettent d’accord pour que, grâce au soutien et à la solidarité de tous les autres, chaque enfant sache lire, écrire et compter à la fin de l’année. Cet enseignant a ainsi créé des conditions concrètes pour que tout élève soit à la fois auteur et récepteur de savoir.

Afin que cette démarche fondamentale ne reste pas isolée, l’école a besoin d’être portée par une société dont l’ambition serait de donner naissance à une génération de citoyens capables de mettre en œuvre, dans tous les
domaines, un vrai partage des savoirs. De cela dépend la réalisation des déclarations, pactes et promesses de la communauté internationale. Car tout savoir non partagé risque de se transformer en pouvoir sur les autres, donc en recul des libertés et de la paix.

Eugen Brand, Délégué général du Mouvement international ATD Quart Monde