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Catastrophes : tous égaux ?

On dit parfois des catastrophes naturelles qu’elles frappent indifféremment riches et pauvres, pays du Nord ou pays du Sud. La catastrophe qui s’est abattue sur le Japon un an après Haïti, le Chili ou le Pakistan, nous donne à réfléchir.

Lorsqu’elle est confrontée à l’inexorable, l’humanité ferait-elle cause commune dans un réflexe de solidarité et de survie ? Si la perte d’êtres proches, dans de telles conditions violentes, crée les mêmes souffrances, les mêmes douleurs, peut-on parler pour autant d’égalité face au malheur ? Au Japon, les moins fortunés n’ont pu fuir et sont condamnés à être irradiés. Et chez nous ? Qui est le mieux protégé contre les radiations : celui qui vit dehors ou celui qui est à l’abri ?

Thierry, militant Quart Monde, réside non loin d’une centrale. N’ayant plus accès ni à la télé ni à Internet, il a d’abord appris ce qui se passe au Japon par ses enfants revenant de l’école. Depuis, il se tient informé et déplore : « On ne nous montre ni la détresse des Japonais, ni les solidarités qui doivent exister ; on ne parle que de la « résistance » de l’appareil économique. L’économie, l’argent passent avant le sort des personnes. Comme si la survie économique de ce pays était plus importante que ses habitants ! »

Autre différence relevée, le traitement télévisuel des catastrophes entre pays riches et pays pauvres. Alors que les images de mort déferlaient l’an passé pour Haïti, elles sont filtrées pour le Japon. Cela nous interroge. La mort serait-elle un fléau normal pour les pauvres, mais indécent pour les riches ?
Du Japon nous parvient cet appel transmis par Eugen Brand, délégué général du Mouvement ATD Quart Monde : « Aidez-nous à ne pas avoir peur. Nous sommes engagés avec des personnes et familles qui n’ont jamais eu de maison et n’ont rien à calfeutrer pour se protéger. Aidez-nous à garder le cap d’une écologie qui s’invente à l’école du refus de l’exclusion sociale. »

pascal_percq90-150f1Face à la nature en furie, mais aussi face à l’aspiration des peuples, nous devons faire progresser la communauté de destin, en avoir la conviction et en trouver les chemins.

Pascal Percq, responsable du Pôle Mobilisation-communication-publications d’ATD Quart Monde France.