
Battements d’ailes
17 octobre 2013, 21h01. « J’oubliais le plus important. M. Bartolone a indiqué qu’il inscrivait notre demande à l’ordre du jour de la commission des lois. C’est « l’effet papillon (1) d’ATD Quart-Monde. » » (message du directeur de cabinet de Dominique Baudis, Défenseur des Droits)
Trois semaines auparavant, M. Baudis avait demandé au Président de l’Assemblée nationale qu’une loi soit étudiée pour introduire dans le Code pénal un 20e critère de discrimination, pour cause de pauvreté.
Ce 17 octobre, Claude Bartolone et douze députés de différents bords ont entendu la volonté farouche des gens que la vive change, surtout pour leurs enfants et à l’école. Et aussi les obstacles à la participation citoyenne et politique : parfois « on se fait regarder de la tête au pied dans une association de parents d’élève », « on ne veut pas me soigner quand je suis à la CMU », « quand on vit en centre d’hébergement, on ne peut pas sortir le soir pour aller en réunion » .
« Cela va-t-il servir à quelque chose que nous soyons venus vous parler ? » , a demandé une personne. Une députée a expliqué combien entendre la parole des exclus est vital pour les représentants du peuple. Le président de l’Assemblée nationale a renchéri : « Un battement d’aile de papillon peut déclencher une série de courants d’air qui finissent en tempête. Un atelier comme celui là, c’est pareil : vos paroles peuvent avoir un effet considérable. »
Ce 17 octobre, des milliers de personnes déconsidérées en France et dans le monde ont pu être écoutées. Elles ont dit que l’on n’est pas traité comme les autres lorsqu’on se trouve confronté à la pauvreté, et que les discours comparant les personnes en précarité à des incapables et à des fraudeurs sont menteurs. Ces paroles et le livre blanc sur la discrimination remis aux responsables politique ce jour-là sont des « battements d’ailes » qui peuvent faire basculer les choses.
L’Assemblée nationale va étudier une loi reconnaissant la discrimination pour cause de pauvreté. Cette loi, complément à la loi de 1998 contre les exclusions, nous permettra de ne plus avoir honte et de ne plus nous taire si l’on n’est pas traité comme les autres à cause de la pauvreté.
Nos députés ont besoin de soutien. Nous devons être très nombreux à dire que cela suffit de prendre les pauvres et les étrangers comme boucs émissaires de nos peurs et de notre crise. Je vous invite à signer la pétition jeneveuxplus.org et à demander au gouvernement de donner un signal fort d’une République où l’on ne peut plus être discriminé en raison de sa pauvreté.