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25 ans de combat, hier, aujourd’hui et demain

Marie-Aleth Grard« Une personne pauvre est une personne à part entière. J’ai été à la marge de la société en ayant connu la rue, la souffrance (la faim, souffrance physique, morale). Le pire est de paraître invisible quand on est entouré de gens… On parle de pauvreté en termes de manque d’argent, mais ce n’est pas seulement cela. C’est aussi l’isolement. Ce qui est le plus important, c’est que la personne vivant la misère puisse dire ce qu’elle a sur le cœur, parce qu’elle a des choses à dire. Dans le Mouvement ATD Quart Monde, elle est écoutée, même si elle a du mal à parler. » Ainsi témoignait Alain, militant Quart Monde de Marseille décédé début janvier et à qui je rends hommage.

Il y a 25 ans, le Rapport Wresinski prolongeait cette aspiration exprimée par Alain en faisant entendre la parole des pauvres au-delà d’ATD Quart Monde, par l’intermédiaire du Conseil économique et social, troisième assemblée de notre République.

C’est le premier texte en France qui donne une définition précise de la grande pauvreté. Il a ouvert la voie dans la lutte contre la grande pauvreté avec des avancées déterminantes qu’il a inspirées (RMI 1, CMU 2, DALO 3). Il a aussi permis à nombre de femmes et d’hommes politiques ainsi qu’aux citoyens et acteurs de la société civile de découvrir et comprendre combien les personnes vivant dans la grande pauvreté ont une pensée. Nous ne pourrons faire reculer la misère qu’en élaborant et en évaluant les politiques avec ceux qui sont les premiers concernés. Il nous faut sans cesse redire combien la participation des personnes vivant dans la misère est essentielle à tout changement qui profite à tous dans notre société.

« Considérer les progrès de la société à l’aune de la qualité de vie du plus démuni et du plus exclu est la dignité d’une nation fondée sur les Droits de l’Homme » : cette phrase gravée à l’entrée du CESE à l’occasion du 20ème anniversaire du Rapport Wresinski représente une sorte de boussole pour le Conseil. Souhaitons qu’en 2012, ses membres, les décideurs politiques et tous les citoyens s’en approprient l’esprit. C’est là le vrai prolongement du rapport Wresinski.