« Il faut aller sur Internet, là où les gens discutent »

À l’heure où ces ateliers de formation s’achèvent, des participants partagent leurs impressions.

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« Des personnes m’avaient donné leur adresse mail il y a deux ans, mais je ne savais pas envoyer un mail. J’ai essayé avec la formatrice, et les gens étaient étonné de recevoir mon premier mail après tout ce temps. Mieux vaut tard que jamais ! » (Maryline, de Liévin)

« Nous souhaitons maintenant trouver un local à Maubeuge pour continuer à travailler ensemble autour d’un ordinateur et permettre aussi à ceux qui n’étaient pas à la formation d’apprendre. J’aimerais beaucoup que nous nous exprimions davantage par la vidéo, y compris en faisant notre rapport d’activité annuel en vidéo. À travers un petit film, on peut soulever plein de questions, par exemple sur des droits qui ne sont pas respectés. Une personne qui ne sait pas lire et écrire pourra comprendre une vidéo de six minutes. J’espère aussi que nous arriverons en groupe à bien pouvoir utiliser le blog. Facebook me fait peur, je n’ose pas aller dessus. Des gens mettent leur vie privée dessus, et ma vie, c’est personnel, je n’ai pas envie de l’étaler. Mais par rapport à l’exclusion, je pense que c’est bien d’organiser des débats sur Internet et via Facebook aussi. L’objectif d’ATD est d’interpeller la société. Donc il faut aller là où les gens discutent entre eux, sur Facebook ou les blogs. Je communique avec le maire. J’avais envoyé un mail sur les « idées reçues sur les pauvres et la pauvreté » et le maire m’a dit qu’il allait imprimer cela pour ses conseillers. C’est à cela qu’Internet me sert : à avancer et diffuser mes idées. Je n’y fais pas trop de démarches, à part suivre mon compte en banque. Mais si j’ai un souci avec une famille pour un droit qui n’est pas bien appliqué, si j’ai besoin d’une information ou d’un dossier DALO (Droit Opposable Au Logement), je vais chercher sur Internet. » (René, près de Maubeuge)

« Quand nous n’avions pas Internet à la maison, mes filles ne dépassaient pas 10 sur 20 pour leurs devoirs, car la moitié était à faire sur Internet. Donc j’ai installé Internet pour mes enfants. J’essaie de limiter à 30 minutes par jour pour chacun. Les ateliers informatiques m’ont permis de demander de l’aide à mes enfants. Avant, je n’osais pas. J’avais peur de Facebook. Lors des ateliers, on a compris qu’il y avait différents degrés de protection. Je suis allée voir les pages Facebook de mes filles et j’ai constaté qu’elles s’étaient bien protégées. » (Fatiha, de Dunkerque)

« Avant les ateliers, mon fils faisait pour moi des démarches sur Internet. Depuis, je lui dis : « Si tu ne me montres pas, je n’apprendrai jamais. » Alors il me montre. Avant les ateliers, je gérais à la main mes démarches avec la CAF et mon compte postal. Maintenant, je le fais par Internet. » (Michèle, près de Maubeuge)

« Avec un ami, j’essaie de servir de relais avec des personnes qui ne peuvent pas venir à l’atelier. Elles ne sont pas gênées car ce n’est pas une formation, ce n’est pas l’école. On est chez une personne, à deux ou trois. Les gens reprennent doucement confiance en eux. À l’atelier, on a le temps d’apprendre, car les formateurs prennent le temps de bien expliquer. Lors d’une autre formation ailleurs, un formateur m’a dit que j’étais stupide. Mais chacun apprend à son rythme. Ici, personne ne rabaisse les gens. » (Pascal, de Tourcoing)

Propos recueillis par Juliette Duclos.

Pour poursuivre l’échange, allez sur www.savoirensemble.wordpress.com, le tout nouveau blog de l’Université populaire Quart Monde de Nord-Pas-de-Calais.

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À vous la parole

Que souhaiteriez-vous pouvoir faire avec un ordinateur et/ou Internet, personnellement et/ou à plusieurs ?

Quels obstacles et quelles solutions avez-vous trouvé pour vous former ?

Avez-vous vécu une situation où Internet a permis d’accompagner une action citoyenne ? Comment cela s’est-il passé ?

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