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« On ne peut se contenter de réponses d’urgence »

Article publié dans Feuille de route Quart Monde n°390 (décembre 2009)

Marie-Agnès Fontanier est responsable du réseau Animation France au Secours Catholique.

Comment réagissez-vous face à l’augmentation des aides d’urgence ?

marie agnes fontanier -bac0fRécemment, le président de Caritas Allemagne s’est inquiété de l’augmentation des distributions alimentaires. Le Secours Catholique en France partage la même inquiétude. Le signal que nous adressons aux pouvoirs publics est : attention, on ne peut se contenter de réponses d’urgence qui ne règlent pas les problèmes de fond. Par exemple, la part du coût du logement dans les dépenses des familles n’a cessé d’augmenter depuis 15 ans : que fait-on ? Le montant des minima sociaux, lui, n’a guère progressé.

Comment vos groupes locaux évoluent-ils pour ne plus être seulement dans une relation de distribution ?

L’été dernier, nous avons invité nos 4 000 équipes locales à réfléchir aux questions soulevées par la crise. Notre grande crainte est qu’on en revienne à l’organisation de secours sans envisager d’autres modes d’action. Nous avons encouragé nos équipes à agir pour renforcer l’accès effectif de tous aux droits fondamentaux, à la santé, au logement, à la participation, grâce notamment aux comités «Solidaires pour les droits», que nous soutenons avec Amnesty International France et ATD Quart Monde.

La vocation du Secours Catholique n’est donc pas seulement de secourir ?

Depuis le milieu des années 1980, le compagnonnage avec nos partenaires Caritas du Sud a fait avancer nos pratiques. Le slogan de nos 50 ans en 1996 – « S’associer avec les plus pauvres pour construire une société juste et fraternelle » – traduisait ces évolutions sur le terrain. Depuis 10 ans, nous développons des formations à l’action collective afin d’aider des solidarités à s’organiser entre des personnes vivant des situations très difficiles. Nous essayons d’avancer vers ce « vivre ensemble » et de permettre aux personnes qui vivent des situations de pauvreté de contribuer aux réflexions sur les sujets de société, car leurs apports sont bénéfiques pour l’ensemble de la société.